ÉDITORIAL
6 raisons de ne pas aimer Aylmer
Je fête cette année mon vingt- cinquième anniversaire de résidence à Aylmer. J’ai eu la chance de connaître Aylmer avant la fusion. Sans vouloir être nostalgique, disons que cette communauté a bien changé dans ce court laps de temps et l’on pourrait à juste titre se demander si cela a été pour le mieux. Je ne vais toutefois pas essayer de comparer le vieux avec le nouveau. Certains se demanderont de quel droit puis-je critiquer. Disons qu’un quart de siècle suffit à connaître une ville. Voici donc mon palmarès des sept raisons de ne pas aimer Aylmer.
1. Bilinguisme : La Mixité anglophone-francophone était une des choses qui m’avait attiré vers Aylmer. Si je venais à quitter cette communauté, ce serait sans doute aussi pour cette même raison. Ici, c’est l’éternel tiraillement entre anglophones et francophones. Il ne s’agit pas de deux groupes linguistiques qui vivent en harmonie. Il s’agirait plutôt de deux groupes qui se tolèrent, se côtoient sans se fréquenter. Il y a bien une certaine assimilation d’un groupe vers l’autre, mais c’est généralement à sens unique.
2. Développement immobilier : Depuis la fusion, Aylmer a connu un développement immobilier fulgurant. Malheureusement, c’est un développement sans vision et sans esthétisme. Le seul critère qui a inspiré ce développement, c’est l’appât du gain rapide des promoteurs. Tous ces nouveaux quartiers sont loin d’être champêtres.
3. Vitalité commerciale : Aylmer a un centre-ville économique moribond. Au moins la moitié des commerces en arrachent. À moins de vendre de la pizza, ou des médicaments, ouvrir un commerce à Aylmer demande beaucoup de courage et d’idéalisme. Avec les départs du Canadian Tire et du Zellers, nous nous retrouvons avec une offre déficiente. Essayez donc de vous trouver des draps à Aylmer?
4. Bibliothèque : La bibliothèque d’Aylmer avait légèrement agrandi en 2001 lorsqu’elle a traversé la rue. Située dans le magnifique ancien palais de justice, elle s’est retrouvée au rez-de-chaussée d’un édifice sans cachet. Depuis, c’est la stagnation. À l’époque, cette bibliothèque ne répondait déjà pas aux normes pour une population de 36 000 habitants. Aujourd’hui, la population a presque doublé, mais la bibliothèque elle, n’a pas suivi cette croissance. Elle répond donc encore moins aux besoins de la population qu’il y a 15 ans.
5. Transport en commun : J’ai essayé pendant près de deux ans d’utiliser l’autobus pour me rendre au travail. J’ai finalement décroché. Je me suis lassé d’attendre dehors en hiver un autobus constamment en retard. Et puis, l’été, j’ai finalement voyagé en vélo pour réaliser que j’arrivais plus rapidement au travail. En dehors des heures de pointe des fonctionnaires, le réseau est en dormance. De plus petits autobus peut-être?
6. Vitalité politique : Malgré la présence de personnes dynamiques comme Richard Bégin, ou Stefan Psenak avant lui, on ne peut pas parler de vie politique active à Aylmer. Au niveau politique, notre communauté est plutôt apathique. La vie politique, elle se passe ailleurs. Ce n’est pas plus brillant du côté de la politique provinciale ou fédérale. À Aylmer, c’est « Libéral un jour, Libéral toujours », peu importe ce qui se passe dans l’univers politique. Nycole Turmel sera probablement l’exception qui confirmera la règle.
Nous pourrions continuer en parlant des services de santé, de la qualité de l’eau, de la transformation d’une communauté en ville dortoir, mais le point est fait. Inutile d’en ajouter. Cela dit, tout n’est pas noir à Aylmer. La semaine prochaine, nous pourrons poursuivre cette exploration avec l’autre côté de la médaille : les « 7 raisons d’aimer Aylmer ».
Marcel Leclerc
info@bulletinaylmer.com