LETTRE
Au ministre des Finances : le budget 2017-2018
Les efforts que vous avez déployés pour mettre les finances publiques du Québec en ordre sont louables. Même si une partie du fardeau est tombée sur les épaules des contribuables, vous avez réussi à éliminer le déficit et rétablir la confiance des agences de crédit auprès du gouvernement du Québec.
Lors de la campagne électorale en 2014, le Parti libéral du Québec a promis que tout surplus budgétaire serait consacré exclusivement à la réduction du fardeau fiscal des contribuables et au remboursement de la dette. Votre volonté de faire des paiements sur notre dette reconnaissait également le danger qui guette le portefeuille collectif des Québécois. Les contribuables québécois paient collectivement chaque année plus de dix milliards de dollars en intérêts aux créanciers du gouvernement du Québec. Cela représente un des postes budgétaires les plus importants, il s’agit de sommes qui ne peuvent pas être investies dans notre système de justice par exemple.
Alors que vous êtes en train de préparer le budget 2017-2018, les Québécois s’affairent à magasiner en moyenne, avec un des revenus disponibles les plus bas en Amérique du Nord. Vous avez équilibré le budget, mais il est temps de franchir le pas supplémentaire en affrontant tête première les problèmes structuraux du « modèle québécois » qui nous ont placés en situation de déficit au départ. On ne peut pas continuer à prendre des décisions en fonction des mêmes réflexes dépensiers et interventionnistes tout en s’attendant à des résultats différents. C’est la raison pour laquelle vous commettez une erreur en utilisant le surplus pour engendrer des nouvelles dépenses gouvernementales.
Un surplus budgétaire ne veut pas dire que l’État ne dépense pas assez, il veut plutôt dire qu’il taxe trop ses citoyens.
J’aimerais inviter votre gouvernement à examiner les façons dont le Québec pourrait s’affranchir de sa dépendance envers le système de péréquation. Même s’il est vrai que le Québec a atteint le déficit zéro, il l’a fait en partie grâce aux transferts de péréquation, ce qui, à nos yeux, ne représente pas une solution durable à long terme.
Carl Vallée
La Fédération canadienne des contribuables (FCC)
Montréal