ÉDITORIAL
Barbecue et grillades : un été bien assaisonné !
Comment passer l’été sans parler de grillades, de barbecue ? Quoique chez plusieurs d’entre nous, le BBQ est une activité à l’année longue, par tous les temps, y compris sur le balcon, en plein hiver. Et puis il est rare que je parle d’alimentation, alors c’est l’occasion…
Cela dit, je voudrais adopter une perspective légèrement différente de la perspective habituelle quand vient le temps du « barbuc’ ». Loin de moi l’idée de vous convaincre d’abandonner cette noble pratique venue des temps immémoriaux, où l’être humain n’avait que le feu pour faire cuire ses aliments, mais parlons d’empreinte écologique. À l’heure où le gouvernement libéral de Trudeau et de Fergus nous en passe une petite vite, pendant que nous sommes en congé, en planifiant d’exclure le transport et le raffinage de la comptabilité des GES produits par l’industrie pétrolière et gazière, nous au moins, essaierons de faire notre part, n’est-ce pas ?
Donc, quelques infos sur le « coût environnemental » de nos grillades : émissions de GES, consommation de combustible fossile et solutions de rechange… Déjà, il faut savoir que la production de viande est en soi un gros émetteur de GES en plus de gaspiller énormément d’eau potable (on va la payer un jour, c’est certain !). Sachez que vos deux steaks, même accompagnés de légumes style poivrons ou asperges et de maïs, équivalent déjà à un trajet de 125 km en voiture. Si vous les remplacez par du tofu, votre bilan carbone est divisé par sept ! Et si vous voulez, à la manière des libéraux, « compenser » vos émissions, c’est-à-dire continuer de polluer en mangeant de la viande de bœuf, par exemple une fois sur deux, alors vous devriez ingurgiter 28 poivrons ou pas moins de 30 épis de maïs… Hum, pas évident.
On se rappellera que l’agriculture, qui subit de plein fouet la crise climatique — les événements météorologiques extrêmes détruisent les récoltes, appauvrissent des sols et conduisent à des famines… — est la cause de 20 % des émissions de GES dans le monde. Parmi ces dernières, viande et poissons en constituent à eux seuls 36 %, alors qu’ils ne représentent que 7 % de notre assiette en moyenne ; pour les légumes, c’est le contraire. Le détail qui tue quand on parle des émissions reliées à différents aliments est évidemment ce que l’on prend en compte, comme pour le reste, c’est-à-dire l’ensemble du cycle de vie du produit, de l’utilisation des sols jusqu’à la cuisson, en passant par le transport et la transformation donc, en ce qui concerne la nourriture. Mais dans tous les cas, la solution réside davantage dans un maximum qui mange moins de viandes (ou qui passent du bœuf au poulet, au porc, au canard), plutôt que dans un petit nombre qui devient végétalien.
Et puis vous pouvez changer de mode de cuisson : OK pour des grillades, mais au charbon de bois, au gaz ou à l’électricité ? Cette dernière est de loin la moins polluante, à l’opposé du charbon, vous vous en doutez… Et il y a d’autres modes de cuisson en extérieur que le BBQ. Moi qui reviens d’Europe ai souvent profité, à la maison comme au restaurant, des « pierrades » (ou pierres à cuire), un mix de plancha et de raclette. Je vous le garantis, c’est convivial, ludique et savoureux !