ÉDITORIAL
Bienvenue en Ovalie !
L’été, rien ne m’énerve plus que de voir des pages entières de journaux consacrées au hockey, alors qu’il y a tant d’autres sports qui méritent plus d’attention tout simplement parce que les gens y jouent tout autour de nous tels que les sports d’extérieur, comme le tennis, le soccer… ou le rugby. Oui, ce sport se joue du printemps à l’automne avec un ballon ovale, un peu plus large que celui du football. Ce drôle de sport où on avance en se passant le ballon par l’arrière, où on peut botter à tout moment, où chaque joueur porte le ballon, court, plaque… et peut marquer. Ce sport que vous avez pu voir pratiquer ces dernières années sur les terrains des écoles secondaires du secteur (sauf Grande-Rivière l’an dernier!). Le rugby a ceci de particulier : il est joué autant par les garçons que par les filles, de 6 ans à 60 ans. Depuis deux ans, en Outaouais, le championnat scolaire se joue à 7 joueurs au printemps. Mais l’été et l’automne, au Cégep, c’est du rugby à 15 joueurs.
Cependant, à l’évocation de ce nom vieux de 192 ans, dont l’origine se confond avec celle du soccer et du football, je vois les mamans faire la grimace et les papas afficher un air dubitatif : 1) parce que la plupart ne connaissent pas vraiment ce sport 2) parce qu’il y a une image de violence immédiatement associée au risque de blessure. Remettons donc les pendules à l’heure.
Le rugby est un véritable sport international présent sur tous les continents, dont le nombre de joueurs/joueuses a doublé en 5 ans au Canada et triplé dans la même période au Québec. Il sera aux Jeux olympiques en 2016. En Outaouais, depuis deux ans, 10 écoles secondaires participent au championnat régional interscolaire, soit la moitié des écoles de l’Outaouais, jusqu’à Fort-Coulonge ou Masham! Désormais, ce sont près de 300 personnes qui y jouent chaque année.
Ici, le rugby a donc le vent en poupe (l’Outaouais est la deuxième région en développement après Montréal), surtout avec la perspective des Jeux du Québec en 2016! Sachez qu’à l’occasion de sa première participation, une sélection régionale de l’Outaouais de rugby à 7 a gagné le tournoi des étoiles à Montréal le 27 juin dernier. Et un nouveau club régional a vu le jour en 2015, Les Gladiateurs RFC, résultat de la fusion du Chelsea RFC et du Hull volant.
Pour revenir sur son image de violence, les études prouvent qu’il y a 7 fois plus de contacts au rugby qu’au football, mais moins intense, soit sept fois moins fort. De plus, on ne peut pas donner un coup de tête et le plaquage est strictement défini et enseigné (par exemple, le plaqueur doit tomber avec le plaqué, pas juste le « frapper »). En fait, sans protection, les joueurs et joueuses sont simplement plus prudents. Gros bon sens : plus la protection est solide, plus fort (et dangereux) est le contact.
Enfin, le rugby reste encore très attaché à ses valeurs fondatrices d’éducation : coopération, respect d’autrui, solidarité, courage, prise d’initiative, gout de l’effort, intelligence tactique, convivialité. Les joueurs et joueuses de rugby s’engagent, respectent les règles, ont l’esprit d’équipe et de l’audace à revendre; ils jouent vite, fort et longtemps, dans une ambiance festive. Désormais, vous comprendrez mieux pourquoi les poteaux du terrain de l’école Grande-Rivière sont si hauts : ce sont des poteaux de rugby.
Didier Périès
Commentary