ÉDITORIAL
Écolo sans le savoir
Nous sommes, vous êtes, sur la bonne voie… En effet, les habitudes de consommation paraissent changer pour de bon, au moins dans notre coin de pays. JD Potié remarquait dans l’édition du Bulletin de la semaine dernière que les marchés dominicaux d’Aylmer ont connu un grand succès cette année : 20 % de fréquentation supplémentaire, doublement des ventes. Bref, la tendance à l’achat local se confirme. De gré ou de force, pourrais-je ajouter, parce que la pandémie, avec son lot de confinements, ses mises à pied — qui continuent d’ailleurs — et de fermetures des frontières tous azimuts, a entrainé des ruptures d’approvisionnement sérieuses dans plusieurs secteurs. Si l’on ne peut pas aller loin pour trouver des fournisseurs, autant essayer de les trouver ici. Si cela crée de l’emploi, qui s’en plaindrait ?
Ce faisant, nous améliorons notre santé grâce à des produits de saison, cultivés dans avec respect et plus naturellement, nous réduisons la pollution due aux transports, les risques d’importer d’autres virus ou bactéries, surtout s’il s’agit de produits frais, et plus globalement nous diminuons notre empreinte écologique. Alors que nous approchons du point de non-retour quant au réchauffement de la planète, ces nouvelles habitudes de consommation valent leur pesant de carbone.
Peut-être un réflexe de protection de nos entrepreneurs locaux économie locale a-t-il joué également… Tant mieux ? Il semble que le gouvernement du Québec encourage l’achat local, tant mieux ! Maintenant, vous, oui, vous qui me lisez, je vous encourage à ne pas vous arrêter en si bon chemin dans les gestes écologiques, qu’il s’agisse de réduire votre consommation de viande (surtout de bœuf), mieux trier vos déchets, limiter l’utilisation des engins à moteurs (quad, moto, bateau, troisième voiture), acheter de moins en moins d’aliments emballés ou sous plastique… Ne lâchez pas ! Le jeu en vaut la chandelle. Pourquoi ?
Bizarrement nos députés libéraux et conservateurs, qui obéissent à la science pour ce qui est de la CoVid-19, n’y « croient » pas, quand on aborde la question des changements climatiques. En tout cas, pas suffisamment pour en faire le point central de leurs politiques. La preuve : quand vont-ils admettre que ces mêmes changements climatiques favorisent la propagation de diverses maladies, y compris du Coronavirus ? Maladie de Lyme aux États-Unis et au Canada ; encéphalite à tiques en Russie ; dengue, Zika, chikungunya et fièvre jaune au Brésil, pour ne citer que quelques exemples. Autant l’augmentation des aires de répartition de ces vecteurs que sont les moustiques et les tiques que l’accélération des cycles viraux sont étudiées et prouvées.
De nombreux organismes comme le GIEC, le Réseau Action Cilmat ou la Royal Society, que l’on ne peut taxer de partisanerie, sont unanimes sur les dangers à venir et leurs causes. D’ici l’utopique Canada carboneutre de Trudeau en 2050, 2,4 milliards d’individus seront exposés au moustique tigre, vecteur à lui seul de plus de 20 dangereux virus… Et d’autres virus arrivent dans la foulée de phénomènes tel qu’El Niño, en Amérique latine. À l’échelle du globe, tout cela remonte vers le Nord (vers nous !), par le cumul de températures plus hautes et de précipitations plus importantes. Et je n’ai pas encore parlé des maladies parasitaires, qui apparaissent dans les eaux, ou des virus qui pourraient ressurgir du fonds des âges, suite à la fonte du pergélisol dans les régions arctiques…