Comment les entreprises d’Aylmer font face à la COVID-19
Avec la COVID-19 qui se fraie un chemin vers la région – forçant le confinement quasi complet de la population – l’impact de la pandémie sur le plan économique a certainement mobilisé l’attention autant que les bouleversements sociaux qu’elle entraîne.
En entrevue avec le Bulletin d’Aylmer, le maire de Gatineau Maxime Pedneaud Jobin a insisté sur l’importance d’acheter localement, plus que jamais, compte tenu des conséquences économiques pour les petits commerces de la ville.
Pour le propriétaire de la boutique Exotika Tattoo et du salon de barbier Blades & Bourbon à Aylmer, Chris Leblanc, la fermeture de ses deux commerces l’a plongé, ainsi que ses employés, dans l’incertitude.
Le 23 mars, le gouvernement du Québec a ordonné la fermeture de tous les commerces non essentiels de la province jusqu’au 13 avril, y compris les restaurants (sauf pour les commandes à emporter), les centres commerciaux et les salons d’esthétique, laissant de nombreux entrepreneurs, comme Leblanc, confinés à la maison, en proie à l’inquiétude concernant les répercussions financières des fermetures sur leur commerce et leurs employés.
Ayant à cœur la sécurité de ses clients et de son personnel, Leblanc a agi de façon proactive en décidant de fermer temporairement les portes d’Exotika le 16 mars, faisant de même pour son salon de barbier dès le lendemain. « Compte tenu de la nature des services que nous offrons, non seulement nous sommes toujours à proximité du public, mais nos artistes travaillent directement sur les clients », explique M. Leblanc. « L’environnement de travail n’était plus très agréable vu que nous étions tous anxieux », a t il ajouté.
M. Leblanc croit que les répercussions financières découlant de l’arrêt de travail pourraient être importantes, étant donné que ses employés – deux barbiers à temps plein, un barbier à temps partiel et deux tatoueurs à temps plein – sont entièrement payés par commission.
M. Leblanc a expliqué que le plus difficile pour lui dans la décision de fermer ses commerces était de savoir que, bien qu’il ait agit dans leur intérêt, il plaçait ses employés dans une situation précaire. « Savoir que vous avez un impact direct sur la vie des de personnes qui dépendent de vous et de votre commerce a été très bouleversant pour moi », a t il confié. « Cela ne veut pas dire que je remets en question ma décision, parce que j’ai mis en priorité la santé et le bien-être de l’ensemble de notre personnel et de nos clients », a t il ajouté.
Sachant que ses employés vivent une situation difficile, M. Leblanc a dit qu’il fait tout ce qu’il peut pour les tenir informés sur les programmes d’aide financière. Il espère que les gouvernements fédéral et provinciaux interviendront pour aider les petites entreprises. Il a également indiqué que la solidarité entre les entreprises et les organisations locales sera cruciale pour permettre à la communauté de traverser la crise et d’en sortir plus forte que jamais.
Effort multipartite pour l’adoption des mesures d’aide fédérales
Le 25 mars, le gouvernement du Canada a dévoilé son Plan d’intervention économique COVID 19, qui alloue 27 milliards de dollars pour venir en aide aux particuliers et aux entreprises. Le régime comprend des versements mensuels pouvant atteindre 2 000 $ pour les Canadiens admissibles touchés par la pandémie, et ce, pendant un maximum de quatre mois. Le but est de protéger les travailleurs et de ne pas engorger le système d’assurance-emploi, qui présente déjà d’importants arriérés.
Malgré la situation actuelle, pour Leblanc, tout porte à croire que les affaires seront florissantes lorsqu’il rouvrira les portes de ses commerces. En effet, il dit avoir reçu une grande quantité de demandes de séances de tatouage privé depuis que les gens doivent respecter les consignes de distanciation sociale. Toutefois, sa réponse est invariablement la même : non.
En revanche, les épiceries ont vu le nombre de leurs clients exploser depuis le début de la pandémie, celles ci s’avérant être une source cruciale pour les nécessités quotidiennes comme la nourriture, les produits de nettoyage et, bien sûr, le papier hygiénique.
Les propriétaires du Marché Laflamme, Marius et Myriam Laflamme, ont indiqué que depuis la fermeture des salles à manger des restaurants locaux, leur épicerie est devenue plus fréquentée que jamais. Cette situation a toutefois nécessité des ajustements. Via un message Facebook, les Laflamme ont expliqué que le premier défi quand le virus a éclaté a été de s’adapter à la demande incroyablement élevée, notant que les départements de la viande, des fruits et des légumes, entre autres, se vidaient à une vitesse fulgurante et devaient souvent être réapprovisionnés.
Alors que les mesures de lutte contre la pandémie sont devenues de plus en plus sévères, la priorité des Laflamme est apparue évidente : protéger leurs employés et leurs clients du virus. Le 20 mars, de grands panneaux de plexiglas ont été installés aux caisses enregistreuses du magasin afin de diminuer les contacts entre les personnes. Les employés ont également pris l’habitude de désinfecter les surfaces de travail toutes les 15 minutes, et les caissiers désinfectent leurs mains entre chaque transaction.
En raison des risques élevés de propagation, la section d’aliments en vrac du magasin a été fermée indéfiniment, et les retours de bouteilles vides ne sont plus acceptés. Le comptoir de charcuteries demeure ouvert, mais les viandes sont pré-tranchées et pré-emballées. Il n’en reste pas moins que la distanciation sociale est difficile à contrôler. Les propriétaires ont donc posé des bandes jaunes sur le sol pour indiquer la distance à respecter entre les personnes qui attendent d’êtres servies. En tant que propriétaires d'un commerce offrant un service essentiel, les Laflamme ont expliqué que leur priorité était d'empêcher la propagation de la COVID 19. L’une des solutions consistait à optimiser leur service de livraison à domicile.
Le service de livraison est offert du lundi au vendredi, et la livraison est gratuite pour les commandes de 50 $ et plus. Les citoyens n’ont qu’à appeler le Marché Laflamme (819 684 4156) et donner leur commande, qui sera livrée à leur porte le même après-midi. Compte tenu de l’ampleur de la demande, les Laflamme encouragent aussi les gens à envoyer leur commande par courriel.