Conférence inspirante et concrète :
Densifier nos quartiers et rendre notre ville viable
L’atelier-conférence « ABC de l’urbanisme » tenu le 18 janvier s’est terminé par une présentation des urbanistes de Vivre en Ville. Vivre en Ville est une Organisation d’intérêt public financée par le Fonds vert du Québec dont l’objectif est de créer des collectivités viables. Elle s’est donnée comme mission d’accompagner les décideurs, les professionnels et les citoyens dans le développement de milieux de vie de qualité, prospères et favorables au bien-être de chacun, dans la recherche de l’intérêt collectif et le respect de la capacité des écosystèmes. Cet atelier-conférence s’inscrit dans le cadre de son projet, né il y a 3 ans, « Oui dans ma cour! S’allier pour des milieux de vie de qualité ».
À l’aide de photos de réalisations québécoises récentes, Catherine Craig-St-Louis, Catherine Boisclair et Amélie Myriam-Plante ont fait ressortir deux enjeux pour Gatineau : l’augmentation de la population et la poursuite des engagements quant à la réduction des GES. La première étant inévitable, elles concluent que la solution au logement ne doit plus passer par l’étalement urbain pour contrer la seconde, mais bien par la densification de la ville. Les maîtres mots deviennent alors « compacité », « proximité » et « offre de transport ».
La présentation est truffée de résultats d’études. Par exemple, elles expliquent que dans des déplacements de moins de 5 km, le citoyen favorise le transport actif; que dans un rayon de 5 à 10 km, il utilise de manière régulière le transport en commun, si ce dernier est très performant; tandis qu’au-delà de 10 km, l’utilisation de l’automobile reprend le dessus. Cela devrait nous inspirer pour construire nos nouveaux quartiers, y intégrer les services dont nous avons besoin et même, à plus forte raison, considérer d’un œil nouveau la distance logement-travail et la façon de la parcourir. Pour mettre en œuvre de telles collectivités viables, les « conseils de quartier » semblent une solution gagnante. Ce serait probablement une avenue à explorer pour la Ville de Gatineau; en tous cas, c’est celle qu’a choisie la Ville de Québec.
Par manque de temps, cette présentation n’a donné lieu à aucun échange. Le public l’a d’autant regretté qu’une activité avait été proposée un peu plus tôt et en un rien de temps, trois panneaux s’étaient retrouvés tapissés de « post-it » d’appréciation des thèmes exposés. Les présentatrices ont plutôt proposé au public de consulter les sites web de Vivre en Ville et de Oui dans ma cour pour compléter l’expérience.
Les grands absents de cet atelier étaient les promoteurs : Responsables des crises à répétitions causées par l’aménagement de nouveaux espaces? Insensibles à la viabilité des espaces qu’ils développent? Méfiants car malmenés par les citoyens et peu aidés par l’administration municipale? On généralise, on vilipende, mais personne ne représentait leur voix. Il y en avait pourtant un, tout de même, assis à côté de moi : trentenaire, attentif, il prenait des notes sur son portable, naviguait sur le Web pour consulter les documents cités au fur et à mesure, et se prêtant de bonne grâce à un exercice d’échange verbal. On l’aura compris : ils ont beau être des mal-aimés du public et des bouc-émissaires de choix, ce sont évidemment des acteurs incontournables… et motivés car citoyens! Toutes les intervenantes, et ce à plusieurs reprises, ont souligné le rôle des promoteurs évoquant parfois leurs réelles difficultés à œuvrer.
La rencontre tirait à sa fin lorsqu’une soudaine envie de parodier Jean Lesage (discours de 1961) a surgi : la Ville n’est pas une étrangère parmi nous. Allons-nous le comprendre! C’est à nous. Elle est à nous. Elle nous appartient et émane de nous.