LETTRE
Consultation STO : On fait fausse route
Il serait temps que nos élus de Gatineau comprennent que le train léger pour desservir l’Ouest de la Ville est une utopie. Avait-on besoin du Premier ministre du Québec pour nous dire que les contribuables de Gatineau n’en ont pas le moyens? En proposant les cinq scénarios actuels, on continue de faire rêver ceux qui se présentent aux assemblées citoyennes, alors qu’il est irréaliste de penser qu’on puisse justifier financièrement un tel projet de train léger. Nous n’avons pas la population, nous n’avons pas l’achalandage, nous n’avons pas la capacité financière. Il est impensable de procéder à l’installation de voies ferrées sans devoir exproprier de nombreuses propriétés, pour nous offrir un mode de transport en commun dont on n’a pas vraiment besoin.
On devrait plutôt songer à acquérir de plus petits autobus mus par l’électricité dont on augmenterait le nombre et la fréquence aux heures de pointes, et qui répondraient mieux aux besoins des usagers en dehors des heures de pointe. Chaque jour, entre 9 h 30 et 14 h 30 et en soirée entre 18 h 30 et minuit, des autobus de 20 places répondraient amplement aux besoins de la population de Gatineau.
Actuellement on voit circuler des autobus de 50 à 80 places, polluants notre environnement urbain, et pratiquement vides en dehors des heures de pointe. Ces gros autobus rejettent dans l’air des millions de microparticules qui nous empoisonnent, ils coûtent cher à faire circuler et ne servent pas à grand monde en dehors des heures de pointe.
La consultation aurait pu contenir un scénario où le train d’Ottawa viendrait chercher les passagers de Gatineau par trois entrées différentes sur notre territoire, via les Ponts McDonald Cartier pour ceux qui se dirigent vers l’est d’Ottawa, Du Portage pour ceux qui se dirigent vers le centre et le sud d’Ottawa et Prince de Galles pour ceux qui se dirigent vers l’ouest d’Ottawa.
L’interconnexion entre les autobus de la STO et le train léger se ferait à Gatineau plutôt qu’à Ottawa, à partir de trois terminus à aménager à un coût moindre que les 2,5 milliards $ envisagés actuellement. Surtout que les 2,5 milliards $ se transformeront probablement en double de ce montant si on construit un train léger. On a l’exemple du Rapibus dans l’est qui est reporté à 2022 et qui a déjà coûté le double de ce qu’on avait annoncé lors de la décision de le construire. Et qui a dit qu’il fallait à tout prix se transporter plus rapidement? Pourquoi pas plus écologiquement en utilisant des autobus électriques et en incitant les automobilistes à profiter des subventions gouvernementales pour acheter des automobiles électriques? Les nouvelles technologies auront tôt fait de rendre désuet un train léger qui sera prisonnier de ses rails.
Antoine L. Normand
Gatineau / Aylmer