ÉDITORIAL
D’une élection à l’autre
J’ai vraiment hésité à aborder moi aussi le sujet dont le Bulletin semble s’être emparé soudainement la semaine dernière, en consacrant la quasi-totalité de ses articles à la politique… municipale. Après avoir soigneusement évité (ou presque) de parler des élections fédérales. À quoi pouvait donc bien servir un simple éditorial, qui croulerait bientôt sous une avalanche de présentations, d’entrevues et de débats ?
De plus, franchement, je n’ai pas eu le temps de me pencher sur ce moment fort de la vie de notre communauté, sur cet instant crucial que constitue l’élection des membres du premier palier « gouvernement », qui règlemente et gère nos vies… D’ailleurs j’invite chaque candidat à me contacter s’il ou elle veut partager sa vision avec moi, avant que je ne partage la mienne à son propos. Mais je me rappelle vous avoir promis une liste de candidats pressés d’afficher leurs pancartes, sans trop de respect pour leurs vis-à-vis fédéraux, au point d’enlever leurs affiches ou d’y superposer les leurs, avant même que les élections n’aient eu lieu. Je ne m’étendrais pas là-dessus. Les voici : France Bélisle, Julie Cool, Jean-François Leblanc, Maude Marquis-Bissonnette, Caroline Murray, Anik Desmarais, Laurent Lavallée, Steven Boivin. À ce sujet, bravo à Rémi Bergeron qui fait campagne sans dépenser dans des pancartes non recyclables.
D’abord un chiffre étonnant qui doit nous amener à nous interroger : 38,5 %. Le pourcentage de personnes s’étant exprimées aux élections de 2017. Oui, vous avez bien lu : deux personnes sur trois que vous croisez dans la rue ne sont pas allées voter. Dans les districts qui nous concernent, nous, les Aylmerois — Aylmer, Lucerne, Deschênes et Plateau — cela varie entre 35 % et 42 %. Si l’on doit se remettre en question avec un 60 % de vote au fédéral, alors que dire de ces chiffres ? Dans ces conditions, les 45 % qu’avait recueillis Maxime Pedneaud-Jobin ne valent plus que les 36% de Justin Trudeau. C’est quand même ironique : le « premier répondant » à nos besoins de services immédiats, c’est la ville ! La culture et les loisirs évidemment, les activités communautaires et les parcs, mais aussi le développement économique local, les télécommunications, l’environnement, la salubrité, les nuisances en tout genre, la sécurité et le transport. Des sujets concrets qui nous touchent au quotidien n’est-ce pas ?
Dans ces conditions, penser à un aréna financé uniquement par des fonds privés peut paraitre bizarre, ou pire, que la ville (donc nos taxes) paye pour, mais que les bénéfices de l’exploitation aillent à une entreprise ! Ou encore faire la promotion du transport en commun plutôt que de la voiture solo, c’est de prérogative municipale, mais promouvoir un projet de tramway avec une technologie qui date d’il y a 20 ans pour dans 10 ans n’est ni visionnaire ni si « environnemental » que cela, surtout si l’on s’inspire du train léger d’Ottawa. D’ailleurs à propos des promesses écologiques que tous font, comme au niveau fédéral, c’est à l’aune des actions concrètes que nous mesurerons la sincérité de leur engagement. Ainsi, autoriser la destruction de 25 % de la forêt Boucher ou poser pour la photo avant une Marche pour le climat et faire demi-tour au bout de 100 m en dit plus long sur certaines candidates à la mairie que tous les beaux discours ou les « plans climatiques ».