Des centaines de résidents participent à la consultation d’urbanisme en ligne de Gatineau
Avec la pandémie de COVID-19 qui maintient tout le monde en confinement, la Ville de Gatineau a tenu la dernière partie des consultations publiques sur l’urbanisme en ligne, le 28 avril. Plus de 350 personnes y ont participé. L’événement a remplacé les séances de consultation pour les secteurs d’Aylmer et de Hull qui devaient avoir lieu respectivement les 12 et 18 mars avant d’être reportées. Les consultations dans les secteurs de Gatineau et de Buckingham ont eu lieu au début du mois de mars. La session a été menée par un consultant indépendant, Louis-Michel Fournier de L’Atelier Urbain, qui a ouvert la séance par un mot de bienvenue.
Sept représentants municipaux y ont participé, dont Maude Marquis-Bissonnette, conseillère du district du Plateau et présidente de la Commission sur le développement du territoire, de l’habitation et de l’environnement. Le directeur du Service de l’urbanisme et du développement durable de la Ville de Gatineau, Mathieu Bélanger, a ensuite fait une présentation de 30 minutes sur la révision des règlements d’urbanisme de la Ville.
Louis-Michel Fournier a expliqué qu’une série de tables rondes en 2019 avait permis aux organismes communautaires et aux acteurs du milieu immobilier de s’exprimer sur les premières étapes du schéma d’urbanisme de la ville.
La session a permis aux résidents d’avoir un aperçu et d’exprimer leurs réflexions sur les changements proposés au schéma d’urbanisme de la Ville et sur les règlements d’urbanisme pour les deux secteurs.
M. Fournier a déclaré que, dans le cas où la Ville recevrait trop de questions du public pour y donner suite dans un délai raisonnable, on y répondrait individuellement dans les jours à venir.
Bien que la présentation ait eu lieu en français, il a rassuré les citoyens anglophones en leur disant que les réponses aux questions seraient données dans leur langue respective. « Il n’y a aucun problème à cela », a déclaré M. Bélanger. « Nous sommes invités à le faire ».
M. Bélanger a expliqué que la révision des règlements d’urbanisme de la Ville a été réalisée conformément à un protocole visant à harmoniser le plan d’urbanisme avec les grandes orientations du Schéma d’aménagement et de développement révisé (SADR) de la Ville, qui a été établi en 2015. Il a ajouté que le SADR est le principal outil d’urbanisme de la Ville, qui est axé sur l’établissement d’une vision du développement du territoire jusqu’en 2051. Il a déclaré que le SADR se concentrait principalement sur une refonte du schéma d’urbanisme de la Ville ainsi que sur ses lois de zonage.
Le plan d’urbanisme de la Ville est axé sur la gestion de la croissance démographique pour stimuler l’économie et la concurrence, en donnant la priorité aux transports durables, en valorisant le patrimoine naturel et culturel, en créant des espaces de vie complets et écologiques, et en protégeant les personnes et les autres êtres. Il prévoit également établir un plan de développement du territoire de la Ville sur un horizon de dix ans (2020-2021) et façonner le développement de manière proportionnelle pour des quartiers spécifiques, a déclaré M. Bélanger.
Pour le Pôle mixte des Allumetières, le plan proposé comprend un développement destiné à accueillir une population très dense.
M. Bélanger a présenté différentes fiches de synthèse détaillant des enjeux spécifiques pour les quartiers des secteurs d’Aylmer et de Hull, dont le noyau du Vieux-Aylmer, pour lequel on veut adopter un programme particulier d’urbanisme (PPU). Il a également parlé du secteur englobant WilfridLavigne, Broad, Front et Eardley - une zone axée sur les transports en commun (ZATC) - en notant que le nouveau schéma d’urbanisme propose une requalification (transformation) des propriétés unidimensionnelles pour mieux tenir compte de la densité de population. M. Bélanger a ajouté que la Ville a identifié plusieurs noyaux de villages urbains potentiellement adaptés pour accueillir des propriétés à usage mixte pour des populations plus denses ainsi que des biens immobiliers commerciaux à proximité, en prenant pour exemple les zones du lac Deschênes et des Golfs.
L’objectif du nouveau plan d’urbanisme est de préserver les caractéristiques des zones déjà établies, a déclaré M. Bélanger, expliquant que les immeubles de dix étages ne seront pas construits dans des zones composées uniquement de bungalows. Pour les zones qui ont besoin d’être développées, l’accent sera mis sur la création de nouveaux milieux de vie avec des infrastructures plus polyvalentes adaptées à des populations plus denses.
En assurant la concordance avec les règlements de zonage du SADR et avec les orientations du plan d’urbanisme, la Ville a mis en œuvre une reclassification des usages révisés, a revu les zones en fonction de la façon dont les sols ont été affectés et des orientations de développement, et a produit des grilles de zonage pour spécifier les normes de développement et d’implantation. Avec sa révision des règlements de zonage, la Ville vise à regrouper des zones similaires et compatibles, permettant la diversité dans certains endroits et assurant la compatibilité des différents usages dans une même zone. Il a expliqué que les classifications de zonage pour les différents usages commerciaux ont été réorganisées en fonction de l’impact de leurs activités.
Il a ajouté que la Ville a également proposé des changements à sa grille de réglementation du zonage. Elle comprend de nouvelles catégories d’utilisation des infrastructures, des normes relatives à la hauteur et à la densité des bâtiments, des stationnements souterrains ou structurés obligatoires à moins de 300 mètres des stations ou des couloirs de transport public, et l’obligation d’assurer la diversité des propriétés et des bâtiments.
Les promoteurs immobiliers intéressés devront se référer à la grille de zonage pour s’assurer que leur projet est légal au regard des nouvelles réglementations d’urbanisme de la ville. Le processus d’adoption du plan d’urbanisme a déjà inclus la présentation de versions révisées du plan au Comité consultatif d’urbanisme de la Ville et à la Commission sur le développement du territoire, de l’habitation et de l’environnement avant d’être adopté par le conseil municipal.
La prochaine étape consiste à présenter le plan proposé au conseil municipal pour une adoption finale, en notant que la date limite pour compléter le processus est le 31 octobre 2020. Les documents présentés lors de la consultation, y compris le plan d’urbanisme et les grilles de zonage préliminaires pour commentaires, le contenu visuel et sous forme de questionnaire pour aider à formuler les commentaires, sont disponibles sur le site web de la Ville.
Période de questions publiques
La session s’est terminée par une période de questions du public qui a duré près de deux heures, avec des dizaines de demandes de renseignements sur différents sujets, notamment les projets de densification dans des quartiers déjà établis, la préservation de l’environnement et le développement des transports publics à Aylmer. M. Fournier a expliqué qu’un grand nombre de questions portant sur des propriétés spécifiques ou des problèmes personnels ne recevraient pas de réponse au cours de la session, précisant qu’il privilégiait les réponses à des préoccupations plus générales.
Répondant à une préoccupation concernant l’inconvénient de tenir une consultation publique en ligne, Mme Marquis-Bissonnette a dit avoir à cœur les inquiétudes des citoyens. Mais elle a expliqué que l’objectif principal était de poursuivre un protocole qui a été entamé il y a plusieurs mois et de tirer le meilleur parti des circonstances actuelles.
Dans une entrevue accordée au Bulletin d’Aylmer, Mme Marquis-Bissonnette a confirmé que les projets de stationnements à surface plane, de densification moindre et d’infrastructures à vocation mixte, comme Destination Vanier, devront être revus pour être légaux dans le cadre du nouveau schéma d’urbanisme. « Le projet Destination Vanier n’est plus possible », a-t-elle déclaré. « Du moins, dans sa forme actuelle ».
Rassurant les personnes préoccupées par les coûts environnementaux du développement des infrastructures, la conseillère du Plateau a déclaré que la Ville est très ambitieuse dans ses efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Notamment, Gatineau est l’une des seules villes du Québec à s’être dotée d’un plan d’urbanisme qui vise la réduction des émissions de GES, a déclaré Mme Marquis-Bissonnette. Soulignant que de nombreuses questions sont restées sans réponse lors de la consultation, Mme Marquis-Bissonnette a indiqué que la Ville publiera un document répondant à toutes les questions restées sans réponse dans les prochains jours.
La population est invitée à continuer de soumettre ses commentaires et questions sur le projet d’urbanisme via le site internet de la Ville (https://fr.surveymonkey.com/r/HR8NJBV) jusqu’au 3 mai.