Des étudiants de l’ESSC parcourent 130 km jusqu’à la colline du Parlement
Allyson Beauregard et Jamie Cameron
Malgré les pluies abondantes du 24 février, dix étudiants déterminés de l’école secondaire Sieur-de-Coulonge (ESSC) se sont lancés dans une aventure de quatre jours pour laquelle ils s’entraînaient depuis sept semaines: faire un voyage d’environ 130 kilomètres en ski de fond, de l’ESSC à Mansfield jusqu’à la colline du Parlement à Ottawa.
Accompagné sur les pistes par l’enseignant Martin Bertrand, responsable de l’initiative, Guillaume Harvey du programme Ski à l’école et l’ex-olympien Malcom Hunter, le groupe a emprunté la piste PPJ jusqu’à Quyon, puis a utilisé la rivière des Outaouais pour le reste de son voyage. L’ESSC s’était associée au Marathon de ski canadien afin d’avoir accès à l’équipement nécessaire et aux véhicules de soutien qui les accompagnaient en cours de route, transportant de la nourriture, du matériel et de l’équipement supplémentaire.
M. Bertrand a raconté à quel point l’exploit était impressionnant. « Sept semaines auparavant, huit étudiants sur dix n’avaient jamais pratiqué le ski de fond et ne pouvaient pas avancer 100 pieds sans tomber, mais ils ont complété un périple de 130 kilomètres. Je suis époustouflé par ça », a-t-il expliqué.
Bien que le groupe ait prévu se rendre à Shawville le premier jour, les pluies torrentielles ont obligé les voyageurs à s’arrêter à la salle de l’Association récréative de Campbell’s Bay, où la municipalité organisait son carnaval d’hiver, afin de se réchauffer, de manger et de sécher leurs vêtements. Ils ont ensuite pris un autobus pour Shawville ce soir-là et sont restés à la salle des Lions.
Déterminée à compléter toute la randonnée en ski,une partie du groupe est retournée à Campbell’s Bay le lendemain matin, le 25 février, pour recommencer leur voyage vers Quyon, tandis que d’autres ont continué à partir de Shawville. Cependant, la météo n’a pas donné de répit au groupe: « C’était une tempête de vents et de neige. Nous avons dû traverser d’énormes lames sur la PPJ et franchir des bancs de neige plus hauts que moi », a raconté M. Bertrand.
Ils ont passé la nuit Quyon à la salle Kennedy avant de se rendre à Aylmer le lendemain sur la rivière des Outaouais. Mais la rivière avait été transformée en patinoire, ce qui, conjugué aux vents violents et persistants, rendait le ski très difficile. Le groupe a passé la nuit dans une école d’éducation des adultes à Aylmer avant de parcourir les 12 km restants jusqu’à la Colline du Parlement mercredi en matinée. Les skieurs ont été accueillis par le député de Pontiac Will Amos, ont visité le Parlement et dégusté une pizza.
« J’ai fait beaucoup de voyages épiques dans ma vie, mais celui-là les surpasse tous. Cela me donne encore la chair de poule en pensant à ce que les étudiants ont enduré. Ils ont tellement grandi, ont noué des relations solides et ont dépassé leurs limites personnelles », a déclaré M. Bertrand, lui qui a notamment gravi le mont Everest.
« Ils ont vécu l’enfer à cause de la température. C’était une épreuve physique et mentale extrêmement difficile, mais pourtant, ils avaient toujours le sourire aux lèvres et se transmettaient de l’énergie par des encouragements », a-t-il ajouté, notant que les dix étudiants ont déclaré vouloir refaire cette expérience.
Kitana Kenney a dit que le trajet a été une très belle expérience pour elle, mais c’était très difficile avec la mauvaise température qu’ils ont connu. «C’était un accomplissement pour moi et une belle expérience de rencontrer tous les autres skieurs présents à Ottawa. Je le referais bien de nouveau » dit-elle.
Une équipe de tournage a suivi le groupe tout au long de son périple et est actuellement en train de compiler des séquences pour un documentaire qui sera diffusé au cours des prochains mois.
« C’est l’une des plus grandes réussites de la jeunesse du Pontiac depuis longtemps; cette histoire doit être connue », a conclu M. Bertrand, qui soumettra le film à divers festivals de film à travers le pays. Il envisage organiser un voyage similaire l’année prochaine et espère que d’autres écoles suivront cet exemple. (Tr. LT)