Des étudiants se mobilisent pour le climat
Des milliers d’étudiants de la région de la capitale nationale ont manifesté le 15 mars pour que le gouvernement applique des lois pour contrer les changements climatiques. La «Crise climatique : sonnons l’alarme – manifestation en Outaouais», regroupait le Cégep de l’Outaouais, l’UQO, l’Université d’Ottawa et l’Université Carleton. C’était un évènement planétaire qui comptait plus de 1000 manifestations dans une centaine de pays.
Pendant une journée d’école, plusieurs élèves se sont absentés pour la cause. Tous les étudiants de l’UQO ont obtenu un mandat de grève. De nombreux cégépiens ont manqué leurs cours.
Cet évènement découle du regroupement étudiant «La planète s’invite à l’université» qui a lancé une campagne de grève le 8 février dans une conférence de presse à Montréal. C’est la première grève du genre dans l’histoire du Québec.
Au Cégep, c’est Julien Cossette-Beaulieu qui a eu l’idée de faire cette manifestation. Dans son cours de démarche d’intégration d’acquis en sciences humaines, il devait créer un grand projet. «J’ai pensé que c’était le projet idéal, parce que c’est une cause importante pour tout le monde. C’est notre futur qui est en jeu.» Il a ensuite recruté des gens parmi ceux qui étaient intéressés à la marche.
La conseillère du district d’Aylmer, Audrey Bureau, était présente lors de cette marche. «Ces actions-là doivent être appuyées par notre gouvernement, parce qu’il y a des changements règlementaires qui s’imposent au niveau gouvernemental. C’est bien de montrer qu’il faut agir rapidement en matière de changements climatiques.»
Les revendications
Les étudiants du Québec demandent aux gouvernements d’établir «un programme d’éducation à l’environnement et de sensibilisation à la crise climatique». Ils veulent également une loi climatique pour atteindre les cibles recommandées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui limiteraient le réchauffement planétaire à 1,5 degré Celsius.
Pour ce qui est de la région, le mouvement revendique pour un service de transport en commun gratuit pour les étudiants. «On trouve qu’il y a une lacune quant au service d’autobus. Il y a des places qui sont mal desservies et les tarifs étudiants sont trop élevés», lance le jeune de 18 ans.
Mme Bureau tient à souligner que la Société de transports de l’Outaouais (STO) investit présentement deux fois plus d’argent qu’auparavant pour un meilleur système de transport en commun dans l’ouest afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elle parle aussi du projet de train léger dans ce secteur qui offrirait un service plus rapide. «La gratuité du transport ne fait pas l’unanimité. Les frais qu’on oblige aux étudiants nous permettent d’améliorer notre service. On peut ainsi offrir une meilleure fréquence de passage, etc.», réplique-t-elle.
En ce qui concerne Aylmer, on a appris le 12 mars que la forêt Boucher sera gérée par sa fondation. «Ça démontre l’intérêt qu’a la Ville de Gatineau envers Aylmer et envers la valorisation de nos forets urbaines. Ça va permettre à la Ville d’économiser 6 millions de dollars par année en service éco systémique» rajoute la conseillère.
Les étudiants veulent aussi un meilleur tri des matières résiduelles dans les établissements. «Au cégep, même s’il y a un bac pour le compostage, le recyclage et les déchets, tout va dans le même bac à la fin de la semaine. Je travaille dans un restaurant et il n’y a même pas de compostage», plaide le cégépien.
Mme Bureau indique que le centre de gestion des matières résiduelles va améliorer prochainement le tri des matières résiduelles pour les établissements scolaires et les commerces.
M. Cossette-Beaulieu considère que des manifestations comme celle-ci contre le gouvernement ont plus d’impact que ce que font les citoyens. «C’est bien les gens qui arrêtent de manger de la viande et qui réduisent leur consommation de plastique. Mais je pense qu’il doit y avoir un gouvernement au-dessus qui établit des lois. On a besoin d’avoir des interdits. Par exemple, il devrait complètement bannir les sacs de plastique à l’épicerie. Il y a des choses qui sont hors de notre contrôle.»
Le conseil songe également à interdire certaines matières comme les bouteilles d’eau en plastique et le styromousse.