Deux espèces de plantes envahissantes émergent à Aylmer
De nombreux citoyens ont signalé au Bulletin l’émergence de certaines plantes envahissantes aux alentours de la marina et au long du chemin Pink.
Après avoir consulté avec Conservation de la Nature Canada, Le Bulletin est en mesure de confirmer que les espèces sont « la renouée du Japon » et « des nepruns bourdaine et cathartique », des plantes reconnues pour leur belle apparence et leur capacité fulgurante à se propager.
La renouée du Japon
La renouée du Japon a été introduite en Amérique du Nord à des fins ornementales au 19e siècle et c’est depuis propagée à travers le Québec.
Une vivace à croissance rapide qui atteint 2 à 3 m de hauteur pendant l’été. Facilement reconnaissable par ces feuilles d’un vert foncé, ses tiges semblables à celles du bambou et les fleurs blanc crème qu’elle produit en fin de saison estivale.
Une plante qui figure au palmarès des 100 pires espèces envahissantes de la planète selon l’Union mondiale pour la nature (UICN), la renouée du Japon se reproduit essentiellement de façon végétative avec un minuscule fragment de tige ou de racines pouvant donner naissance à un nouveau plant.
Malgré sa beauté esthétique, les tiges souterraines de la plante libèrent des toxines qui tuent et empêchent l’établissement des autres espèces végétales.
Selon l’UICN, il est très difficile, voire quasi impossible de complètement éradiquer cette plante.
Il est toutefois possible de contrôler sa propagation, pour les petites colonies, il est recommandé de creuser à un mètre de profondeur dans un rayon d’entre deux à cinq mètres tout dépendamment de la taille de la plante dans le but d’éliminer l’ensemble de ses racines.
Dans ces cas de petites colonies, il est recommandé de planter ou ensemencer immédiatement le sol perturbé avec des espèces indigènes pour réclamer l’espace.
Pour des colonies de plus d’une centaine de plantes, il est recommandé de couper la plante deux fois par mois pendant la saison de croissance, soit de mai à octobre, pour l’affaiblir. Dans les cas extrêmes, l’emploi de machines spécialisé pourrait être nécessaire.
Il est très important de jeter les débris de renouée japonaise dans des sacs en plastique hermétiques et de les envoyer uniquement dans un site d’enfouissement, car un seul petit morceau de la plante produira une nouvelle pousse.
Les nerpruns sont des arbustes retrouvés le long des routes, comme le chemin Pink et le Boulevard des Allumetières, sur le bord des cours d’eau, dans les boisés et les terres en friche et dans le cas du nerprun cathartique en milieu urbain.
Le nerprun cathartique possède des feuilles opposées finement dentelées ainsi que des épines à l’extrémité de ces branches ainsi que des petits fruits rouges. Le nerprun bourdaine possède quant à lui des feuilles non dentelées munies de nervures droites et un tronc couvert de lenticelles blanches très proéminentes avec des fruits mauve-noir.
Les deux espèces peuvent atteindre une hauteur moyenne entre 2 et 3 mètres, mais certains géants peuvent même franchir le 8 mètres. Les fruits des nerpruns sont souvent dispersés par les oiseaux contribuant grandement à sa propagation. Plusieurs méthodes existent pour freiner l’expansion territoriale de ces plantes avec la méthode d’éradication la plus efficace et la plus simple étant l’extraction complète des plants et ses racines.
Le débroussaillage comme seule méthode d’éradication du nerprun bourdaine n’est pas une méthode recommandée par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques puisqu’elle a pour effet de stimuler la repousse de rejets de souche dont la croissance peut atteindre 2 à 3 mètres par an.
Contrairement à d’autres espèces exotiques envahissantes, les nerpruns ne font pas de propagation végétative. Les décombres de la plante peuvent donc être laissés sur place, introduits dans le compost ou broyés pour en faire du paillis à étendre sur une épaisseur d’une dizaine de centimètres pour contrôler la repousse de plantules de nerpruns, en combinaison avec la plantation d’espèces indigènes.
Signaler la présence d’une espèce envahissante
L’outil Sentinelle offerte sur le site web ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques permet aux citoyens de signaler la présence et de s’informer sur diverses espèces de plantes envahissantes sur l’ensemble du territoire Québécois.