LETTRE
Diminuer l’attrait des boissons énergisantes?
Le 7 juillet dernier, le Parlement européen votait à l’unanimité une résolution demandant aux États membres d’envisager l’introduction de règles sur la commercialisation des boissons à teneur élevée en caféine ou de denrées alimentaires avec adjonction de caféine afin de protéger les enfants et les adolescents. Étant donné la popularité de ces boissons auprès des jeunes, les députés du Parlement s’inquiètent des effets d’une consommation élevée de ces produits sur leur santé.
L’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) invite les gouvernements provincial et fédéral à s’inspirer de l’Union européenne et à règlementer le marketing de ces boissons qui ciblent surtout les jeunes. Tel que le mentionne l’instigatrice du projet européen, il ne s’agit pas d’empêcher les adultes de boire ces boissons ou de les consommer, mais bien de protéger la santé des jeunes, qui sont plus vulnérables à la caféine et par le fait même, en limitant leur consommation de boissons sucrées.
Les risques pour la santé des jeunes sont réels. Leur teneur en caféine est associée à des céphalées, des troubles du sommeil et des problèmes de comportement. Les compagnies de boissons énergisantes disent ne pas cibler les jeunes. Pourtant, leurs stratégies marketing s’adressent à eux et leur font miroiter un mode de vie aventureux, en s’associant à des sports extrêmes et en leur attribuant des propriétés d’invincibilité.
Actuellement, plus de 80 municipalités ont adopté des résolutions interdisant la vente de ces boissons au sein de leurs établissements. Toutefois, nos gouvernements, provincial et fédéral doivent emboîter le pas afin d’affirmer la nature particulière de ces produits et ainsi protéger la santé des jeunes, comme c’est le cas pour les produits du tabac et de l’alcool. Sans oublier les dérivés de ces produits qui prennent la forme de gomme à mâcher et de « shot » énergisants et dans lesquels se retrouvent des quantités très élevées de caféine.»
Jean Alexandre,
l’Association pour la santé publique du Québec
Montréal