Enfants en situation de vulnérabilité: l’Outaouais affiche un taux élevé de 32,2 %
Mélissa Gélinas
À l’occasion de la séance de la Commission de la Ville de Gatineau, Ville en santé du 1er novembre 2024, M. Étienne Soutière, agent de planification, programmation et recherche en petite enfance a présenté les résultats de l’enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle (l’EQDEM).
Cette enquête revient tous les cinq ans, depuis 2012 et est supportée par le ministère de la Santé, de l’Éducation et de la Famille ainsi que par la Fondation Lucie et André Chagnon. Plus précisément, l’EQDEM, se base sur cinq grands domaines de développement comprenant : la santé physique, le bien-être, les habiletés de communication, les connaissances générales et la maturité affective. Il y a, également, des sous-domaines.
« Encore une fois, l’Outaouais est un peu haut au niveau des statistiques », mentionne M. Soutière. « Nous avons des proportions de 32,2 % au niveau des enfants vulnérables qui se trouvent dans les écoles en Outaouais », poursuit-il. « Il y a eu, tout de même, une certaine amélioration depuis la dernière enquête […] ».
« C’est au niveau de la santé physique, du bien-être, des habiletés de communication ainsi que des connaissances générales que l’on retrouve la plus grande proportion d’enfants vulnérables », explique-t-il.
Dans un ensemble de la ville de Gatineau, il a été possible de constater que c’est au CLSC Vallée-de–la-Lièvre du secteur Buckingham que l’on retrouve la plus grande portion d’enfants vulnérables. « Au total, Gatineau obtient un taux de 34 % d’enfants vulnérables contre 31,6 % à Aylmer et 31 % dans le secteur Hull », souligne M. Soutière. Dans les régions plus éloignées du Québec telles que la Gaspésie et aux l’Îles-de-la- Madeleine, il y a un taux de 24 % d’enfants en situation de vulnérabilité.
Parmi les statistiques, 32 % de ces enfants sont nés au Québec, 34 % au Canada et 43 % à l’extérieur du pays. « Il a été possible de constater qu’une proportion d’enfants anglophones est de cinq à huit pour cent plus vulnérable qu’ailleurs », mentionne-t-il. « Il y a donc des questions à se poser à ce niveau-là », ajoute-t-il.
La proportion d’enfants qui ont bénéficié d’un service de garde éducatif à l’enfance représente un taux 30 % de vulnérabilité contre 51 % qui n’ont pas bénéficié de ces services. « Nous pouvons constater que les services de garde sont, toutefois, un filet de sécurité assez intéressant pour les tout-petits », exprime M. Étienne Soutière.
Afin de mettre des actions en place, l’EQDEM a mis sur pied un comité pilotage, à l’hiver 2023. « Notre objectif a été de récupérer tous les souhaits et les bons coûts, afin de les rassembler pour que ça devienne un levier pour les planifications stratégiques et d’actions », souligne-t-il. Ces souhaits comprennent, notamment : davantage de logements abordables, un meilleur service du transport actif, les jeux libres, la socialisation, la promotion du bénévolat et bien plus.
Des rencontres, des conférences, des activités, de la mobilisation ainsi que de la sensibilisation font partie des actions mises en place, afin de continuer de soutenir et d’aider la situation.