Enquête : l’absence de supervision, cause importante de l’accident mortel à la carrière Lafarge
Greg Newing
Une enquête sur un accident de travail survenu à la carrière Lafarge, qui a coûté la vie à un travailleur, a conduit à de nouvelles mesures de sécurité après que le rapport a conclu que l’absence de supervision adéquate était une cause importante.
L'accident s'est produit le 12 avril à la carrière située à l'intersection des chemins Klock et Pink, l’un de 4 000 sites au Canada exploités par Lafarge Canada inc., une entreprise offrant différents produits et services, dont le ciment, les agrégats, le béton prêt à l’emploi et préfabriqué, l’asphalte, le pavage ainsi que la construction. Le jour de l’accident, le travailleur installait un boyau hydraulique sur une chargeuse sur roue lorsque le bras de levage est descendu et l'a écrasé contre le châssis de la chargeuse. Les secours ont été appelés sur les lieux, et le travailleur a été transporté à un centre hospitalier, où son décès a été constaté.
À la suite de l’accident, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a ouvert une enquête pour déterminer la cause de l’accident ainsi que les mesures correctives à prendre. Pendant la tenue de l’enquête, la CNESST a interdit l’utilisation de la chargeuse sur roues aux fins d’enquête et d’inspection mécanique. De plus, les travaux de maintenance et de réparation de tous les équipements mobiles de la carrière exécutés par des travailleurs de Lafarge Canada inc. ont été suspendus.
Selon le rapport d’enquête de la CNESST, le travailleur a positionné le bras de levage de la chargeuse à mi-hauteur afin d’accéder aux raccords du boyau hydraulique situés dans la partie avant de la machine. Afin de créer davantage l’espace suffisant pour effectuer la tâche, il a dévissé un raccord situé au-dessus, ce qui a entraîné l’écoulement de l’huile hydraulique, à l’origine de l’accident.
Bien que le rapport d’enquête cite des outils incorrects et une mauvaise procédure de sécurité, on estime également que l’absence de supervision adéquate est une cause importante de l'accident. Le rapport note qu'il n'y a pas eu de supervision pendant que le travailleur s’affairait à installer le boyau. La CNESST a déclaré que l’employeur est tenu par la loi de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. La CNESST a exigé de l’employeur qu’il élabore une procédure de travail qui tient compte des particularités des équipements mobiles ainsi qu’une procédure de contrôle et de supervision des travaux effectués par ses travailleurs. L’employeur s’est depuis conformé à ces exigences.
Allison Ouellet, responsable des communications pour la CNESST – Direction de la prévention-inspection – Nord et Ouest, a indiqué que la possibilité de délivrer un constat d'infraction est actuellement étudiée. La CNESST dispose d'un an pour déterminer si elle délivrera un tel constat.
Trad. : MET