LETTRE
Financement fédéral et itinérance
Le comité consultatif sur l’itinérance a publié son rapport final relativement à la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI). Pour le CRIO, le programme fédéral se doit de se concentrer sur une approche globale face à la lutte à l’itinérance.
Le rapport final comporte certains éléments importants qu’il est d’abord nécessaire d’appuyer. Une attention portée aux réalités vécues par les jeunes, les femmes, les communautés autochtones et les communautés allosexuelles sont parmi des éléments qui pourraient permettre une meilleure compréhension de la variété des visages de l’itinérance.
Certaines orientations sont source d’inquiétude. L’attention particulière portée à l’approche Logement d’abord équivaut à un manque de reconnaissance de l’autonomie des communautés face à leur capacité à prioriser eux-mêmes leurs actions et leurs besoins. Notons qu’au Québec, le logement social avec soutien communautaire et le travail de prévention effectué depuis des années offrent de bons résultats. La Politique nationale de lutte à l’itinérance adoptée au Québec en 2014 reconnaît pourtant clairement la nécessité d’avoir une stratégie globale et une diversité des réponses face à la problématique.
La réduction de l’itinérance se doit de passer par une variété d’actions et s’attaquer à différentes causes structurelles actuellement oubliées dans les recommandations du rapport : logements sociaux et abordables en quantité et en qualité suffisante, accessibilité aux services de santé et aux services sociaux adaptés aux multiples réalités, etc. Le CRIO porte aussi des inquiétudes face à la recommandation d’un nouveau modèle de planification de système communautaire au rôle redéfini. Les entités et comités consultatifs communautaires de l’Outaouais devraient être en mesure de définir eux-mêmes leurs rôles et leurs besoins.
Janick Allyson, CRIO
Gatineau