Gatineau se prépare rapidement à la légalisation du cannabis
Le gouvernement fédéral a pris la décision de légaliser le cannabis pour le 17 octobre de cette année. Par ce constat, toutes les municipalités au pays doivent se préparer. « De profonds changements sociétaux sont à prévoir », dit Renée Amyot, conseillère de Limbour ainsi que présidente de la Commission Gatineau, Ville en santé; « l’actuelle prohibition ne donne pas les résultats escomptés. » C’est cette commission qui pilote la démarche de réflexion sur les moyens entourant l’encadrement de l’usage du cannabis.
Le cannabis peut prendre de multiples formes, dont la marijuana ou le haschich, le plus utilisé étant la marijuana. La loi fédérale C-45, adoptée en juin 2018, met sur la table les balises de la légalisation de la substance. Principalement, cette loi permet tout le monde âgé de plus de 18 ans à se procurer du cannabis – même âge que pour l’alcool. Les limites de possession ont été fixées à 30g par personne. Tout comme pour la vente des cigarettes, des messages d’avertissements seront installés sur les emballages.
Le groupe de la population qui consomme le plus de cannabis est celui des 18 à 24 ans. Fait surprenant, le gouvernement du Québec note une faible diminution de son usage de la part des jeunes du secondaire depuis 2000. Avec C-45, le gouvernement canadien souhaite que la légalisation ne mène pas à une hausse de la consommation et que celle-ci ne banalise pas le cannabis et les risques associés.
La loi provinciale est “la 157 ” et Gatineau appliquera celle-ci sans restriction : les gens n’ont pas le droit de fumer dans des lieux publics ainsi que dans les parcs. Ils ont cependant le droit de consommer en bordure de routes et sur leur balcon.
Le conseiller Mike Duggan était le seul du conseil municipal qui s’est opposé à suivre à la lettre la loi provinciale 157, au moment du vote lors du comité plénier du 28 juin. « On traite la marijuana comme du tabac en ignorant le fait que c’est un intoxiquant », témoigne celui-ci. « Avec ce règlement, les gens qui le désirent pourront marcher sur le trottoir et fumer du cannabis comme bon leur semble ». Nathalie Lemieux, conseillère pour le Touraine, c’est quant à elle abstenu sur le sujet, étant opposée à cette légalisation.
Ce sera la Société québécoise du cannabis qui assurera la mise en marché du produit. Il n’est pas encore connu où se situeront les lieux de vente à Gatineau. On estime qu’il y aura de deux à quatre établissements sur le territoire. On dit que ces établissements devront être éloignés d’une succursale de la Société des alcools. Ils ne pourront pas se trouver à moins de 250 mètres d’un établissement d’enseignement.
La Ville fera un bilan de sa gestion du cannabis un an après sa légalisation pour voir si des changements sont à apporter.
Une étude de 2016, de l’Association pour la santé publique du Québec, a révélé qu’environ 57% des Québécois sont favorables à la légalisation du cannabis. Le tout sera complexe, ici à Gatineau, puisque la situation frontalière augmentera la complexité de la mise en place de la loi, l’âge légal pour a consommation étant différent en Ontario.
Tous les groupes impliqués dans les consultations ont dit qu’il devra y avoir des efforts mis en place pour bien informer la population des modalités de la loi C-45.
Comme pour toutes drogues, la marijuana a des répercussions sur la santé. Les spécialistes s’entendent pour dire que sa consommation avant 25 ans peut affecter le développement du cerveau. Il y a des avantages reliés à la consommation thérapeutique. Ça permet de soulager et de réduire certains symptômes de la douleur chronique.
Les Québécois ne pourront en aucun temps conduire après avoir consommé du cannabis. Pour la province, la culture de plants sera interdite, ce qui diffère du restant du Canada.