LETTRE
--- Gazoduq coûterait $10 milliards aux abonnés d’Hydro-Québec
Des groupes environnementaux et citoyens révèlent que si le gouvernement Legault autorisait le projet GNL Québec/Gazoduq, la facture d’électricité de tous les abonné·es d’Hydro-Québec augmenterait de près de 10 milliards de dollars au cours des 25 premières années du projet.
La hausse additionnelle de 2,5% des tarifs à compter de 2030 calculée par Union des consommateurs ne serait en effet que la pointe de l’iceberg puisque qu’elle affecterait la facture d’électricité de la clientèle d’Hydro-Québec aussi longtemps que GNL Québec/Gazoduq serait en opération. En se basant sur les calculs d’Union des consommateurs, on estime qu’au cours des 25 premières années du projet, 10 milliards de dollars (en dollars d’aujourd’hui) seraient pris dans les poches de millions de familles québécoises et d’autres clients d’Hydro-Québec pour alimenter GNL Québec/Gazoduq. Pour les groupes, c’est une raison de plus pour que le gouvernement Legault rejette ce projet, dès maintenant.
Rappelons que la mise en œuvre de ce projet augmenterait de manière significative le déficit d’approvisionnement en électricité qui est déjà prévu pour 2027 au Québec et obligerait Hydro-Québec à aller de l’avant avec des appels d’offres pour obtenir de nouveaux approvisionnements en électricité. Or, les coûts des nouvelles sources d’approvisionnement seraient beaucoup plus élevés que le bas tarif qui serait consenti à GNL Québec/Gazoduq. Pour la seule année 2030, le manque à gagner pour Hydro-Québec se chiffrerait à près de 380 millions de dollars, et résulterait alors en une hausse supplémentaire des tarifs de 2,5%. Cette hausse s’ajouterait à la hausse tarifaire de 2% prévue par Hydro-Québec en l’absence du projet GNL Québec/Gazoduq.
Pour l’ensemble du projet de gazoduc et d'usine de liquéfaction à Saguenay, la consommation annuelle d’électricité serait d’environ 6 milliards de kilowattheures (6 TWh), soit l’équivalent de la consommation de 300 000 maisons.
En plus des effets directs sur les tarifs des clients, il faudrait ajouter un manque à gagner cumulatif pour Hydro-Québec de près de 1,5 milliards de dollars au cours des premières années de l’opération de l’usine et du Gazoduq. Ce manque à gagner encouru avant la révision des tarifs en 2030, pourrait diminuer d’autant le dividende versé au gouvernement par Hydro-Québec.
Pour les groupes, ce projet serait l’équivalent d’une hypothèque de 25 ans qui viendrait verrouiller l’utilisation d’une partie importante de notre électricité renouvelable et empêcherait le Québec de l’utiliser pour des projets de vrai développement vert et juste. Ils soulignent également que le projet a été rabroué sous plusieurs aspects importants par le BAPE dont le rapport dévastateur a démontré que ce projet est inacceptable environnementalement et socialement. Or, l’analyse des groupes démontre maintenant qu’il aurait un impact inacceptable sur les finances des familles québécoises, et que, par respect pour les contribuables, le gouvernement doit le rejeter au plus vite.
Les groupes rappellent que le projet GNL Québec/Gazoduq consiste à acheminer du gaz fossile (méthane) extrait par fracturation dans l’Ouest canadien, en le transportant dans un nouveau gazoduc de 780 km qui traverserait le Québec de l’Ontario jusqu’à Saguenay. Ensuite, ce gaz fossile serait liquéfié dans une usine à Saguenay et transféré dans d’immenses méthaniers pour être exporté outre-mer en traversant le magnifique fjord du Saguenay.
Jean Paradis, Coalition Fjord ;
Patrick Bonin, Greenpeace Canada, ( ect.)
Saguenay, Rouyn-Noranda, Montréal, et Québec