L’industrie agroalimentaire : 5,3 millions $ à Gatineau
La ville prépare une nouvelle approche en matière d’agriculture
Gatineau est présentement en appel d’offres afin d’obtenir des services professionnels d’experts-conseils pour l’élaboration de son Plan de développement de la zone et des activités agricoles (PDZAA).
Le but de ce plan, qui découle du schéma d'aménagement et de développement, est de « mettre en valeur le potentiel agricole de Gatineau.» La Ville a prévu 75 000 $ pour l’élaboration du plan, et ce, d’ici cinq ans.
Selon la Ville « l’activité agricole de Gatineau est appelée à jouer un rôle de plus en plus important en ce qui a trait à la sécurité alimentaire d’une population en croissance. »
Lors de la dernière décennie, la population de Gatineau a augmenté de plus de 20 000 et cette croissance ne semble pas ralentir. C’est en protégeant les terres agricoles, en diversifiant et en intensifiant le développement agricole que Gatineau envisage donner une place plus importante à l’agriculture.
Et c’est par le biais du PDZAA, que la Ville veut, selon le schéma d'aménagement et de développement, « favoriser l’implantation de nouvelles entreprises agricoles et la consolidation des entreprises existantes, permettre la valorisation des activités agricoles et sa diversification vers des secteurs d'avenir tels la culture écologique, l'horticulture, la production en serre, (etc.). »
Le PDZAA que Gatineau vise à élaborer sera semblable à un plan de développement de la zone agricole (PDZA), mais celui de Gatineau « s’étendra à l’ensemble du territoire et non seulement à la zone agricole, car l’agriculture englobe en effet bien plus que la seule zone agricole. »
Effectivement, Gatineau envisage encadrer avec ce plan « la pratique de l’agriculture urbaine comme composante des milieux de vie et complémentaire à l’offre agricole du territoire agricole décrété. » Le PDZAA servira aussi d’instrument afin de progressivement introduire l’agriculture urbaine à Gatineau.
Le schéma indique que graduellement « les potagers, les murs et toits végétaux, les arbres fruitiers ainsi que des aménagements paysagers comestibles seront autorisés dans le secteurs urbains. » D’autres activités seront également permises dans les quartiers moins densément peuplés.
« À mesure qu’on s’éloignera des quartiers denses, s’ajouteront des activités comme les jardins communautaires, les cours d’école aménagées produisant des légumes et des fruits. Dans les zones industrielles et institutionnelles, des ruches pourront être installées sur les toits. Des serres pourront être, sous certaines conditions, aménagées sur les toits des immeubles commerciaux, industriels et institutionnels. »
Selon le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) l’agriculture urbaine comporte plusieurs avantages tels que « l’embellissement urbain, la protection de l'environnement et l’autonomie alimentaire. »
En plus de contribuer à la sécurité alimentaire, Gatineau souhaite que ce plan permet « à l’agriculture de jouer pleinement son rôle de moteur économique. Encore, selon le MAPAQ, « l’industrie agroalimentaire génère des recettes de plus de 5,3 millions de dollars à Gatineau. En plus de la centaine d’emplois directs reliés à la production agricole, c’est plus de 9 900 emplois et 1 195 établissements des secteurs secondaires et tertiaires qui dépendent de l’agroalimentaire. La transformation des aliments et boissons génère à elle seule plus de 200 emplois répartis dans vingt entreprises de transformation. »