LETTRE
La loi 122 : Qui est au service de qui?
Je regardais, la semaine dernière, la commission parlementaire sur la fameuse loi 122. J’étais particulièrement intéressé à entendre le plaidoyer entre la coalition des médias et le gouvernement québécois. D’entrée de jeu, je salue les représentants de la coalition qui ont brillamment exposé leur point de vue au gouvernement sur l’importance de la presse écrite.
Le fondement de l’argumentaire était basé sur l’importance du rôle que les médias représentent pour une saine démocratie. La presse écrite agit comme un espèce de chien de garde pour s’assurer que la population soit bien informée sur la façon dont les différents palliers de gouvernement dépensent l’argent des contribuables et pour informer la population sur les décisions qui ont été prises et qui peuvent affecter leur qualité de vie. En ce moment, la loi provinciale exige que les municipalités utilisent la presse écrite pour informer les cityoyens. Or, deux articles (58 et 90) de cette fameuse loi 122 donnerait l’option aux villes d’aviser leurs citoyens en employant la méthode de leur choix.
Avec le virage technologique qui apporte tant de changements depuis 32 ans, il appert que les municipa-lités vont se servir de plateformes électroniques pour diffuser l’information auprès du public. Le hic, c’est que les sites web peuvent être modifiés sans préavis et que l’information qui y est diffusée est difficilement véri-fiable et a très peu de crédibilité. Pis encore, ceci signifie un transfert de responsabilité vers les citoyens.
Depuis 412 ans, la presse écrite est sans contredit le média qui pénètre le mieux le marché. L’information vérifiée vous est livrée directement à votre porte. Avec la loi actuelle, la ville a l’obligation de se servir de ce moyen de communication pour informer leurs citoyens en pu-bliant les avis pubiques, le budget de la ville, etc. Après tout, ce sont les citoyens qui élisent un gouvernement pour les représenter et par extension, qui emploient des fonctionnaires pour gérer le bien commun. C’est donc tout à fait normal que la ville nous rende des comptes; c’est sa responsabilité ! Au fond, ce sont les citoyens qui sont les patrons, pas le contraire.
Mais si le projet de loi 122 est ratifié, ce serait maintenant aux citoyens de se renseigner pour savoir comment l’argent de leurs taxes est dépensé et sur les décisions qui ont été prises qui pourraient affecter votre communauté. C’est le monde à l’envers !
Ce qui me ramène toujours à la question de base : qui est au service de qui?
Daniel Lacasse
Aylmer