LETTRE
La question du contrôle des armes d’assaut de type militaire
Le 15 février était la date limite pour la pétition E-2341 parrainée par le député conservateur Glen Motz. La pétition demande au gouvernement « de soumettre à la Chambre des communes toute nouvelle loi sur les armes à feu, interdiction, programme de rachat ou modification concernant les permis d’armes à feu pour y être débattu » tout en affirmant que le recours aux décrets constitue « une utilisation excessive flagrante du pouvoir exécutif, qui court-circuite le processus démocratique ».
Voici quelques points à prendre en considération :
- Le Parti libéral, le Nouveau Parti démocratique, le Bloc québécois et le Parti vert se sont tous présentés aux dernières élections sur la base d’une promesse d’interdire les armes d’assaut. Les Canadiens ont élu une nette majorité de députés (216 sur 338, ou 64 %) provenant de partis en faveur d’un meilleur contrôle des armes, dont l’interdiction des armes d’assaut.
- Les sondages professionnels montrent qu’une majorité de Canadiens est en faveur d’une interdiction des armes d’assaut : Environics : 81 %; Institut Angus Reid : 74 %; H+K Strategies : 83 %; Research Co. (C.-B.) : 86 %.
- L’autorité de prohiber ou de restreindre les armes à feu par des décrets existe depuis des décennies (via l’article 117.15 du Code criminel).
- Le lobby des armes à feu n’a pas semblé outré (ayant même applaudi) lorsque le ministre conservateur de la Sécurité publique, Steven Blaney, a utilisé des décrets pour légaliser les modèles prohibés « Suisses Arms » et « CZ-858 » par l’entremise d’une amnistie suivie de leur déclassification permanente (les rendant restreintes ou non restreintes) à la veille des élections de 2015, malgré le fait que la GRC craignait que ces armes puissent être converties en mode automatique, ce qui les rend interdites par la loi, en plus d’être un sérieux risque pour la sécurité publique .
Heidi Rathjen, PolySeSouvient
Montréal