----- La Vérendrye : Les orignaux en déclin
Les résultats de l’inventaire de la population d’orignaux sur la réserve faunique La Vérendrye réalisé l’hiver 2020 confirment que l’orignal est en sérieux déclin.
À l’automne 2019, les Premières nations algonquines anishinabeg avaient demandé un moratoire immédiat sur la chasse à l’orignal dans la réserve faunique. Les données du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs avaient 26 ans, si bien que le ministère avait accepté de tenir un nouvel inventaire conjointement avec les communautés algonquines.
Réalisé à partir d’hélicoptères dans lesquels des représentants algonquins faisaient partie de l’équipe d’observation, l’étude a survolé une zone sur deux pour faire le décompte du nombre d’orignaux pour l’ensemble du territoire. La population totale d’orignaux est estimée à 2 074 -- 61 % de femelles adultes, 26 % des mâles adultes et 13 % des veaux. « La population d’orignaux inventoriée en 2020 affiche une densité inférieure au résultat obtenu lors de l’inventaire de 2008 » indiquent le MFFP.
Selon le MFFP, la baisse de la population est dû à une récolte trop importante par les communautés qui chassent dans la réserve.
« Ces données-là sont fausses, de dire le chef du lac Barrière, Casey Ratt. Nous croyons qu’il y a d’autres facteurs, notamment l’impact des opérations forestières. Il y a des secteurs où ça coupe le bois 24 heures sur 24 » ajoute-t-il.
L’étude démontre un faible taux de reproduction des femelles et un nombre important de décès durant un hiver chez les jeunes veaux. Le ministère ne note pas cet aspect.
La cheffe Adrienne Jérôme estime que cette étude est incomplète. « Nous avons vu comment la foresterie a affecté la population de caribous dans la région de Val d’Or ». Elle estime que la protection de la faune est incompatible avec la mission de ce ministère au niveau de l’exploitation forestière.
Le chef Ratt estime que c’est le tableau global de la santé des orignaux qu’il faut regarder et non seulement le nombre de bêtes. La conseillère Cote estime qu’il faut regarder du côté des prédateurs et maladies qui peuvent affecter l’orignal.
« Nous devons savoir pourquoi les femelles se reproduisent si peu et si les activités humaines comme la coupe de bois et la pollution peuvent affecter le taux de reproduction » ont dit les chefs. Ceux-ci souhaite sinon un moratoire sur la chasse sportive, à tout le moins une réduction importante du nombre de permis.
Georges Lafontaine, PNAA
John Boudrias, Coordonnateur du projet orignaux
Nitakinan, Qc