La vérificatrice générale de Gatineau dépose son rapport annuel 2019
La vérificatrice générale (VG) de la Ville de Gatineau, Mme Johanne Beausoleil, a présenté le tome 1 de son rapport annuel 2019 au conseil municipal le 25 août. La fonction du vérificateur général, dont la présence est exigée pour les municipalités du Québec de 100 000 habitants et plus, a été instituée afin de fournir aux élus et aux citoyens un regard objectif et indépendant sur la qualité de la gestion d’une municipalité.
--Revoir la stratégie d’entretien des routes
Mme Beausoleil s’attarde pour une deuxième année consécutive à l’enjeu des routes dans une section d’une cinquantaine de pages. Elle indique que la Ville de Gatineau doit assurer l’entretien d’un réseau routier de près de 1 400 kilomètres, soit une valeur en actifs d’environ 1,8 milliard de dollars, et que ce dernier suscite certaines inquiétudes en raison de la dégradation continue de son état. Le rapport mentionne qu’à Gatineau, 40 % des routes sont en mauvais ou en très mauvais état, comparativement à 30 % à Ottawa. La VG souligne que les investissements et les efforts de rattrapage ne sont pas suffisants. La stratégie préconisée par la Ville est de classer les projets selon leur degré de dégradation et de prioriser les chaussées les plus dégradées. En effet, 80 % des investissements actuels se font en reconstruction. Toutefois, selon la VG, cette méthode concentre beaucoup de ressources sur peu d’interventions, empêche d’entretenir à temps les autres chaussées qui se détériorent et finissent par exiger des travaux très lourds. Elle estime que la Ville devrait plutôt considérer effectuer les travaux d’entretien préventifs dans ses stratégies d’intervention, et évaluer la possibilité de classer les projets en fonction de leur rentabilité à long terme.
--Revoir la stratégie d’acquisition de véhicules
Le parc de véhicules utilisé par la Ville, qui sert à assurer les divers services attendus par la population, comptait 863 véhicules en janvier 2020. La gestion de l’acquisition des véhicules, de leur remplacement ainsi que de leur entretien doit se faire de la façon la plus économique et efficace possible afin de ne pas exercer une pression négative accrue sur les finances de la Ville.
La VG a déterminé qu’il faut en moyenne 1,9 an à la Ville de Gatineau pour obtenir un véhicule, du début du processus d’acquisition jusqu’à la livraison. Ce délai considérable a un impact non négligeable sur les activités des clients-utilisateurs. Pour pallier cette situation, les services ont en partie recours à la location (6,2 M$ ont été dépensés à cette fin de 2017 à 2019). Il n’est toutefois pas possible pour tous les services de louer des véhicules. Par exemple, le Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) doit modifier et équiper les véhicules en entier, ce qui rend la location impossible. Mme Beausoleil estime que cela peut avoir un impact négatif sur le niveau de service offert aux citoyens. « De nombreuses améliorations sont nécessaires afin que la Ville exerce une gestion efficiente du cycle de vie des véhicules ainsi que des pièces destinées aux ateliers mécaniques pour l’entretien de sa flotte de véhicules. Cinquante recommandations, en réponse aux constatations détaillées de mon rapport, ont été formulées à cet effet », explique-t-elle.
Les autres enjeux abordés par la VG dans son rapport de 198 pages concernent la planification des ressources humaines, plus précisément en lien avec la pénurie de main-d’œuvre, ainsi que la gestion des documents numériques, sachant que la Ville de Gatineau en possède plus de 60 millions.