Le site est-il vraiment approprié?
Le BLOC s’implique dans le projet de dépotoir nucléaire de Chalk River
Le projet des Laboratoires nucléaires canadiens (LNC) de Chalk River d’installer un tas des déchets radioactifs de la grandeur de 15 champs de football à un kilomètre de la rivière des Outaouais à Chalk River n’est pas passé inaperçu : le 10 août dernier, la cheffe du Bloc québécois, Martine Ouellet, ingénieure mécanique, a visité le site d’enfouissement prévu et tenu une rencontre avec la population à Fort-William.
Quarante-deux personnes étaient présentes à la présentation de Mme Ouellet à l’hôtel Pontiac. Elles provenaient de Gatineau, Sheenboro, Bristol, Shawville, Thorne et du comté de Renfrew et se sont dit reconnaissantes qu’elle ait visité le site et exprimé ses inquiétudes, la seule cheffe de partie à le faire. Elle a promis aux citoyens présents de présenter la situation à la Chambre des communes et de demander des explications au Premier Ministre.
Les personnes présentes à la rencontre provenaient de plusieurs organisations : le PEP du Pontiac, le STOP et le CREDDO de Gatineau, des organisations de Renfrew et de Fort-William, dont plusieurs sont affiliées à l’organisme provincial Ralliement contre la pollution radioactive. Mme Ouellet a laissé des affiches « Non aux déchets nucléaires dans nos eaux » (NO to Nuclear Waste in our water). Des membres des Sentinelles de la rivière et d’autres groupes ont aussi pris part à l’évènement.
Mme Ouellet a qualifié le projet « d’insulte à l’intelligence », étant donné qu’il implique des substances nucléaires de divers niveaux de radioactivité, à l’intérieur d’une membrane dont les performances sont inconnues, juste à côté de marais qui se drainent dans la rivière des Outaouais. Elle blâme l’attitude cavalière des entreprises privées qui gèrent maintenant les LNC et leur volonté de réduire les coûts. « Leur objectif devrait être la sécurité et non les profits », déclarait-elle. Le site choisi pour l’enfouissement est situé juste à côté des opérations de démolition des bâtiments et représente l’option la moins coûteuse.
Elle a ajouté que, si les responsables de l’entreprise, et les politiciens, vivaient à proximité, « ils ne verraient pas ce projet du même œil », faisant ainsi référence aux millions de Canadiens, dans les deux provinces, qui tirent leur eau potable de la rivière des Outaouais.
En tant qu’ingénieure mécanique, elle doute que la membrane proposée soit à l’épreuve des exfiltrations pendant des centaines d’années. Elle a ajouté que les résidus nucléaires doivent être entreposés dans des formations rocheuses stables, loin des habitations humaines.
Mme Ouellet a aussi l’intention de soumettre un mémoire sur le projet et de continuer des discussions avec le ministre de l’Environnement du Québec qui a déclaré, jusqu’ici, qu’il voulait un plan de mesures d’urgence en cas de désastre « Mais à ce moment-là, il sera trop tard », disait-elle.
La cheffe du Parti a engagé les citoyens à faire des pressions pour la tenue d’audiences publiques du BAPE en écrivant au ministre Heurtel et au député André Fortin.
En plus de ses visites au site proposé pour le dépotoir nucléaire, Mme Ouellet a aussi rencontré plusieurs maires, dont le maire de Gatineau. Mme Ouellet, qui a fait carrière comme ingénieure mécanique pour Hydro-Québec, était l’instigatrice de la Politique nationale de l’eau du Québec en 2002 et a été ministre des Ressources naturelles du Québec de 2012 à 2014.
(Tr. LT)