Le Mois de la forêt Boucher se termine avec Laure Waridel
Vendredi soir dernier, un peu plus de 150 personnes se sont rendues à l’Université du Québec en Outaouais pour participer à la clôture officielle de la deuxième édition du Mois de la forêt Boucher. Pour cette occasion, la Fondation forêt Boucher avait invité Laure Waridel, co-présidente d’honneur de l’événement, à parler d’environnement et d’économie sociale au public gatinois. Le Mois de la forêt Boucher prenait place en septembre et, comme l’a rappelé le conseiller Mike Duggan dans son mot de bienvenue, il a permis à plus de 2000 personnes, dont beaucoup de familles, de participer à des activités gratuites pour découvrir la forêt Boucher, telles que du yoga en forêt, de la course en sentier, de l’initiation au dessin botanique, des activités d’orientation, des contes nocturnes, la Fête de la forêt Boucher ou encore une corvée d’arrachage de nerprun.
Pour la clôture du Mois, la co-fondatrice d’Équiterre, militante sociale, auteure, environnementaliste et chroniqueuse de renom, Laure Waridel a discuté des grands défis environnementaux, sociaux et économiques auxquels faisait face l’humanité à l’heure actuelle. « Les problèmes sont tellement gros qu’on ne sait pas comment les aborder et par où commencer, alors on décide souvent de se mettre la tête dans le sable… et plus précisément dans les sables bitumineux au Canada! » a-t-elle lancé. Elle a cité plusieurs exemples frappants, comme celui du coût de l’essence. Selon une étude du International Center for Technology Assessment, si on incluait dans le prix de l’essence tous les coûts liés aux changements climatiques, à la qualité de l’air, à la santé, au smog, à l’étalement urbain et aux déversements de pétrole, le coût à la pompe serait de l’ordre de 21,22$ à 57$ le litre. Présentement, ce ne sont pas les entreprises productrices, qui engrangent d’énormes profits, qui paient la différence, mais bien les contribuables, à travers un coût environnemental et social élevé. Pourtant, a-t-elle souligné, un coût plus cher de l’essence rendrait le transport plus onéreux et aurait pour résultat de favoriser des économies plus locales. Madame Waridel a néanmoins tenu à présenter des pistes de solutions et des actions qui auraient un impact positif sur l’environnement, tout en permettant le développement économique et social. Elle a conclu son intervention par un message positif en disant que les actions collectives avaient le pouvoir de changer les choses et qu’il fallait travailler dans cette optique, tous ensemble, pour accéder à une société plus verte et plus juste.
La soirée mettait la forêt Boucher à l’honneur et le président de la Fondation forêt Boucher, Adrian Corbo, s’est adressé au public pour faire le point sur l’avancement du dossier et le futur de la forêt. Il a rappelé que la protection de la forêt Boucher a ses origines dans la mobilisation citoyenne d’il y a près de 30 ans et que, si ce n’était de ceux qui avaient décidé d’en parler à l’époque, la forêt Boucher n’existerait peut-être plus aujourd’hui. « Le partenariat avec la Ville de Gatineau évolue positivement et nous espérons que le parc de la Forêt-Boucher sera bientôt créé et que sa gestion sera déléguée à la Fondation » a-t-il dit. Selon Monsieur Corbo, une forêt Boucher gérée par un organisme à but non lucratif permettrait de mobiliser la communauté dans un projet lui bénéficiant directement, permettrait à la Ville de faire des économies substantielles et permettrait surtout à un organisme qui connaît bien le territoire de prendre soin de la forêt Boucher en donnant la priorité à la conservation de ses écosystèmes et en l’animant de façon dynamique.
Le Mois de la forêt Boucher prendra fin officiellement à la mi-octobre. Il est encore possible de s’inscrire à des activités gratuites de yoga et de course en sentier. La prochaine édition du Mois de la forêt Boucher se tiendra en septembre 2019.