Parc des Cèdres
Le plan directeur final provoque de vives réactions
Après plus de dix ans et diverses consultations au cours de l’année 2018, le plan directeur d’aménagement et de design final pour le projet du Parc des Cèdres a été présenté au conseil municipal le 11 juin.
Le plan prévoit la mise en œuvre du nouveau pavillon ainsi que :
•La mise en place d’un nouveau lien véhiculaire et piétonnier;
•Un nouveau tracé pour le transport actif;
•La révision et l’amélioration de la promenade riveraine;
•La réorganisation de l’aire de stationnement ainsi que l’ajout d’espaces à proximité de la rampe de mise à l’eau;
•La construction d’un parcours santé pour adultes;
•La création d’un sentier glacé pour le patin en hiver;
•La mise sur place d’un amphithéâtre naturel, d’une promenade et d’une aire de glisse hivernale;
•Le prolongement et la mise en place d’un nouveau tracé pour le transport actif;
•La construction de liens piétonniers donnant accès aux rues Arthur-Croteau et Raoul-Roy;
•L’ajout d’une rampe d’accès à l’eau pour les embarcations légères au sud du parc;
•Le maintien du terrain de balle et de la structure de jeux pour enfants.
Plusieurs groupes se sont affrontés lors des consultations publiques pour faire valoir leurs intérêts et leurs désirs quant à l’aménagement du parc des Cèdres.
La conseillère municipale du district d’Aylmer, Audrey Bureau a indiqué que « c’était impossible de satisfaire tout le monde » et que les attentes élevées de la part d’un si grand nombre de parties ont forcé la Ville à faire plusieurs concessions, mais soutient tout de même que le plan déposé le 11 juin « est dans le meilleur intérêt des citoyens de la Ville de Gatineau ».
Il est important de mentionner que des changements peuvent toujours être apportés au plan qui sera déposé lors de la séance du conseil municipal du 2 juillet 2019. Celui-ci n’est pas un contrat défini, mais plutôt une ligne motrice du projet qui permet au conseil et aux citoyens de discuter plus clairement du projet.
À la suite du dévoilement du plan, plusieurs citoyens ont laissé savoir qu’ils voulaient voir « plus d’espace vert » tant dans l’espace du stationnement que dans le projet en général, une proposition que Mme Bureau dit avoir entendue. Elle soutient que cela « sera certainement possible lors de la mise en œuvre du projet ».
Elle a aussi souhaité rassurer les citoyens que la Ville et ses experts vont aussi évaluer tous les changements à faire quant aux inondations et aux changements climatiques :
« On va certainement évaluer toutes les possibilités pour ajuster le projet à la nouvelle réalité, que ce soit de surélever les chemins ou créer une digue naturelle.Une fois arrivé à la phase de mise en œuvre, plusieurs changements vont être faits, on veut tous protéger notre investissement ».
Des changements restent à faire
Le plan n’a pas été accueilli à bras ouverts par l’ensemble de la population. Le commodore du club de voile Grande-Rivière, Stéphane Poirier, pour sa part, conteste des aspects du plan présenté le 11 juin.
« C’est le même plan qu’ils nous ont présenté il y a 18 mois, et il y a beaucoup de choses qui ne semblent pas être cohérentes ».
M. Poirier souligne les aspects suivants du projet comme étant, selon lui, insatisfaisants :
– L’emplacement de la patinoire qui, à son avis, représente un enjeu de sécurité important, puisque son emplacement forcera « les gens à constamment traverser la rue principale pour aller chercher et déposer leurs patins qui seront entreposés de l’autre côté de la rue de l’anneau de glace »;
– Le nouveau trajet de la rue qui traverse le parc qui, d’après lui, « divise le parc en deux » et est prévu de passer « dans une zone qui a été complètement inondée cette année et qui requiert qu’on coupe deux grands arbres centenaires »;
– Le manque d’espace pour la mise à l’eau des bateaux et le stationnement des voitures à remorque;
– Le plan investit trop dans le pavage et pas assez dans les activités récréatives.
Dans le cadre du processus de consultation, le Club de voile ainsi que plusieurs autres associations telles que l’APICA, les amis de la Marina, l’AKWA ainsi que le Centre Boréalis ont déposé leur propre plan d’aménagement pour le parc des Cèdres, un plan que M. Poirier croit nettement supérieur.
« Notre plan a été fait par tout le monde et il rend tout le monde content puisque tout le monde y a travaillé. On dirait que la ville mise sur le facteur Wow au détriment des activités nautiques ».
Le plan de rechange proposé par les associations suggérait que la Ville privilégie davantage les infrastructures sur place et investisse les 13 millions de dollars prévus pour le déplacement de la route pour développer davantage d’activités sur le site telles que : l’agrandissement du terrain sablé pour plus de terrains et d’ancrages pour les filets de volleyball; le développement d’abris ouverts; le développement d’espace social verts; et la mise sur pied d’un plancher illuminé au belvédère de la jetée.
Quelques unes des associations qui ont proposé ce plan s’en sont dissociées, dont l’APICA et les Amis de la marina.
Jean-François Lacombe, le président de l’Association de quartier des amis de la marina a souligné que malgré que « ce n’est pas un plan parfait », plusieurs de leurs recommandations ont été écoutées lors du processus de consultation de 18 mois. Ces recommandations étaient principalement le respect de la quiétude et de la configuration des rues avoisinantes.
Il souligne cependant que son groupe aurait aimé voir un système structurant avec la STO ainsi que la conservation de l’ensemble de l’espace réservé aux bateaux à voile emblématiques de la marina.
« La Ville a fait beaucoup d’efforts au cours des 18 derniers mois, il y a des choses qu’on voudrait changer, mais à un certain moment, il faut que le projet avance », de dire M. Lacombe
Une plainte commune partagée par les associations et de nombreux citoyens est le trajet de la nouvelle route scénique de la ville. Selon le plan directeur actuel, cette route passerait au dessus de l’emplacement de deux arbres centenaires et nécessiterait laeur coupe, ce que M. Poirier et M. Lacombe souhaiteraient éviter.
Budget préliminaire
Bien que rien ne soit coulé dans le béton, la Ville a mis de l’avant une facture estimée à 22 565 millions de dollars pour le projet.
Quelque 13 500 millions iraient à financer la création de l’entrée principale et des stationnements et 1,4 million serait investi pour la récréation et les activités physiques.
65 mille dollars iront aux projets d’améliorations environnementales et 2,5 millions seront accordés pour réaliser les autres améliorations.
Les contingences et les honoraires professionnels représentent 3,1 millions et 2 millions de dollars respectivement.
Tous ces coûts ne sont que des estimations. Le processus d’appel d’offres ne commencera qu’après les discussions budgétaires 2020-2024 qui doivent se tenir à l’automne.