LETTRE
Le soutien aux femmes dans les pays du Sud
Marie-Claude Bibeau, la ministre canadienne du développement international, a donné une entrevue aux Coulisses du pouvoir. Je tiens à la féliciter pour son engagement à augmenter son aide publique au développement, à le centrer sur les pays les plus pauvres et à diversifier le soutien aux femmes dans les pays du Sud.
Une question lui fut adressée à savoir si elle avait l’intention d’augmenter son aide internationale à 0,7 % du PIB, conformément à l’engagement pris par le Canada devant l’ONU il y a près de cinquante ans et réitéré au Parlement en 2005. Cette aide se situe présentement à 0,28 %.
La Ministre Bibeau répondit alors que le Canada n’a jamais fait une telle promesse. Pourtant un document officiel du gouvernement (PRB 07-10F) démontre le contraire www.bdp.parl.gc.ca/content/lop/researchpublications/prb0710-f.htm Le Canada a bel et bien voté en faveur d'une résolution de l'ONU en ce sens. De plus, c’est un ancien Premier Ministre libéral du Canada, Lester B Pearson, qui était à l’origine de cette initiative. Bien sûr, cet engagement a été pris il y a longtemps, mais il est toujours d’actualité. En effet, afin d’atteindre les Objectifs du Développement durable, il faut y mettre les moyens.
Comment remplir cette promesse sans alourdir le fardeau fiscal des Canadiens? La réponse : en luttant contre les paradis fiscaux et en taxant les transactions financières. Saviez-vous qu’avec une « taxe Tobin » au pourcentage minuscule (0,1 % par exemple), seules les transactions des millionnaires seraient significativement affectées et des milliards de dollars seraient récoltés. En plus, cela stabiliserait le marché financier, réduisant la rentabilité des transactions à très court terme.
Le Canada va-t-il un jour adopter ces moyens efficaces pour redistribuer les richesses? Pour cela, nos gouvernements doivent cesser de manger dans la main des riches et puissants.
Jean-Sébastien Bourret, Montréal