LETTRE
Élection fédérale 2015 : on vote?
Qui votera? Quels critères utiliserons-nous?
Basé sur mon entourage, je divise les gens en six catégories d’engagement politique. Un, ceux se disant neutres, informés et impliqués: ils lisent les essais politiques, les revues et les livres scientifiques, vérifient les faits et leurs sources. Deux, les personnes ayant une ou deux revendications : leurs votes s’orientent habituellement au parti qui supporte le mieux leur cause. Trois, les centristes, souvent provenant des classes moyennes et supérieures qui suivent la politique via les médias populaires: ils appuient des politiques ou actions qui préserveront leur style de vie, tout parti-culièrement leur stabilité financière.
Ensuite, nous avons les traditionnalistes (ligne de parti) qui s’accrochent à un parti, peu importe les politiques, les scandales ou les compétences des candidats (toute discussion se résumant à un point : leur parti). Puis suivent ceux dont le vote porte principalement sur le « look » et la personnalité des candidats - sans commentaire. Enfin, il y a ce groupe qui ne vote pas (38.1% - la moyenne des cinq dernières élections.) Ils ne croient plus ou se sentent lésés et/ou déconnectés par les idées et solutions proposées.
Comment inciter plus de gens à participer? Une position éthique claire, une vision qui rassemble la population et des objectifs quantifiables qui respectent la capacité de payer des familles. En somme, dire la vérité, admettre ses erreurs et les corriger sont des incontournables. Pour coiffer le tout, il faut passer au vote proportionnel et un premier ministre élu par le peuple.
Ces mesures sont-elles suffisantes? Non! Le monde journalistique, ce quatrième pilier d’une démocratie saine, est sérieusement affaibli du moins dans les médias visuels populaires. Ils doivent cibler le contenu détaillé des politiques et leurs impacts. Ceci, par opposition aux stratégies politiques, à l’image des politiciens et aux discours démagogiques. Facebook et Twitter : trop po-pulistes! Les médias visuels canadiens, à l’image de certains journaux traditionnels et électro-niques, doivent davantage prendre des positions objectives et documentées. Avec des nouvelles en continu, plus d’analyses de contenu doivent remplacer les accidents, la météo, les sports, les drames familiaux, et les vidéos clips.
Les conservateurs ont gagné une majorité avec seulement 39.62% du vote populaire : les 38.1% qui se sont abstenus obtiendraient, s’ils avaient un mouvement solidaire, leur propre parti au pouvoir. Participons.
Richard Martineau
Aylmer