Les associations de résidents de l’ouest de Gatineau se prononcent sur le nouveau plan d’urbanisme
À l’initiative de l’Association des résidents du Parc Champlain et des environs, les 14 associations de quartier de l’ouest de Gatineau ont entrepris en février dernier une collaboration afin de participer activement aux consultations de la Ville de Gatineau pour la révision de son plan d’urbanisme. Faisant écho aux voix citoyennes qui expriment de plus en plus leurs inquiétudes face au développement résidentiel et commercial accéléré des dernières années, les associations ont décidé de se prononcer conjointement sur les orientations prises par la Ville pour le futur.
« Le schéma d’aménagement adopté en 2015 présente vraiment une vision progressiste pour le développement de Gatineau », nous explique Darquis Gagné, président de l’Association des résidents du Parc Champlain et des environs. « On salue cette volonté de changer la façon de faire du développement immobilier et commercial, car le modèle actuel n’est pas viable à long terme ». Si le schéma d’aménagement énonce des orientations claires en termes de création de milieux de vie complets qui incluent des services de proximité, où le transport actif et durable est favorisé et où les arbres et les milieux naturels sont préservés, « nous pensons que le plan d’urbanisme proposé par la Ville pourrait refléter davantage les objectifs ambitieux du schéma », nous dit monsieur Gagné. Pour son association, il est notamment très important que les nouveaux développements tiennent compte des besoins d’équipements et de services publics et communautaires induits par les projets, tels que le transport actif et collectif, les écoles et les garderies, les parcs et les centres communautaires, et qu’il y ait donc une planification concertée entre les promoteurs, la Ville et le gouvernement. « Il ne faut plus travailler en silo », conclut-il.
Dans le mémoire présenté par les associations de résidents dans le cadre de la consultation du 28 avril, ces dernières reconnaissent la pertinence de densifier la ville dans un contexte de limitation de l’étalement urbain, mais elles demandent que les efforts soient axés sur une densification à échelle humaine. « On sent que le plan d’urbanisme présenté met fortement l’accent sur les nouveaux développements et que l’intégration avec les quartiers existants n’est pas très bien précisée », selon Andréanne Léger de l’Association des résidents de la Terrasse-Lakeview. « On veut que le développement respecte la préservation et la promotion des valeurs identitaires, patrimoniales et culturelles de nos quartiers, et on sent plutôt à travers ce plan qu’on nous propose des mesures uniformisées qui n’en tiennent pas réellement compte », conclut-elle.
Pour Lise Filiatrault, vice-présidente des Amis de Wychwood, le plan d’urbanisme ne précise pas suffisamment la façon dont on assurera la préservation du couvert forestier et dont les services écologiques rendus par nos milieux naturels seront pris en compte : « Le plan le dit lui-même, la Ville de Gatineau dispose présentement de peu d’outils pour mieux protéger les arbres existants sur les propriétés privées. Nous en appelons donc à une mise à jour rapide de la réglementation pour que l’on ne se retrouve pas constamment avec de nouveaux développements complètement dépouillés d’arbres matures ». En ce sens, les associations de l’ouest de Gatineau demandent aussi que soit prévue « une réelle implication du service de l’environnement dans toutes les décisions qui ont trait au développement, afin de s’assurer que l’on respecte les objectifs de protection et de valorisation de notre patrimoine naturel et que des dérogations à cet effet ne soient pas constamment octroyées ».
Les associations de résidents se disent heureuses que la Ville consulte la population dans le cadre de la révision du plan d’urbanisme, mais elles souhaiteraient que cette dernière tire profit de l’exercice pour renforcer son processus de consultation. « Nous proposons que les citoyens, notamment à travers leurs associations de résidents, soient consultés dès l’étape de la conception des projets par les promoteurs afin de bonifier les projets et de favoriser leur acceptabilité sociale » selon Bettyna Bélizaire, la présidente de l’Association des résidents du Plateau. « Le développement se fait rapidement dans notre quartier et certains projets ont été controversés récemment » remarque-t-elle. « Une collaboration réelle entre les citoyens, les développeurs et les services de la Ville ne pourra qu’être positive. Tout le monde tirera avantage de nouveaux développements qui répondront réellement et adéquatement aux besoins des gens de l’ouest de Gatineau ».
Les associations de résidents de l’ouest de Gatineau déposeront officiellement leur mémoire à la Ville de Gatineau au début du mois de mai. « Il y a beaucoup de questionnements dans ce mémoire et nous espérons que nous aurons une main tendue de la Ville pour répondre à nos interrogations », nous indique monsieur Gagné. « Nous nous mobilisons parce nous aimons profondément notre ville et nous voulons contribuer à l’amélioration de la qualité de vie de nos concitoyens et concitoyennes. Nous sommes fiers du dialogue qui s’est établi entre les associations de résidents. À présent, nous souhaitons poursuivre ce dialogue déjà amorcé avec les élus et l’administration. Nous travaillons vraiment dans un esprit constructif de collaboration et nous allons poursuivre nos efforts pour aider à faire de Gatineau une ville où il fait vraiment bon vivre ».