Les libéraux du Québec proposent de nouveau la constitution provinciale
Djeneba Dosso
QUÉBEC - Décrite comme un moyen de « renforcer le statut du Québec au sein du Canada », la Constitution québécoise, une idée qui divise la province depuis 1968, est une fois de plus poussée, cette fois par le Comité national de politique (PNJ) du Parti libéral du Québec (PLQ).
Le 12 août, l'APN a proposé à la province d'adopter une Constitution québécoise écrite. Celui qui, selon Julie White et Antoine Dionne Charest, membres de l'APN, « unifiera » les Québécois tout en répondant à « leurs préoccupations quotidiennes ».
« Peu importe leurs [valeurs, leurs orientations ou leur langue, il s'agit d'un projet visant à affirmer le Québec au sein du Canada », a déclaré M. Charest au Journal. « Nous voulons que ce soit un projet qui unit tous les Québécois. »
Le débat en cours sur la nécessité d'une constitution provinciale écrite n'est pas nouveau. Les idées d'une Constitution québécoise circulent depuis les années 1960. C'est l'événement d'avril 1982, lorsque le Québec a refusé de signer la Constitution canadienne, qui a suscité des points de vue différents parmi les dirigeants politiques. Depuis, certains ont fait pression pour que la province devienne indépendante, tandis que d'autres ont appuyé des liens plus solides avec le Canada. En 2017, la province a tenté d'ouvrir un dialogue pour revoir la Constitution canadienne, mais en vain.
Le PLQ affirme que son regain d'intérêt pour la proposition d'une constitution vient en réponse aux politiques de la Coalition Avenir Québec au pouvoir et du Parti québécois, qui prévoient « nous séparer du Canada ». Ils espèrent prendre les choses en main en offrant aux Québécois « une constitution qui nous permet d'affirmer qui nous sommes vraiment, avec notre langage, notre droit civil et les pouvoirs du gouvernement du Québec », ont-ils déclaré dans une vidéo publiée le 12 août. Avec l'adoption d'une constitution écrite, le parti propose d'affirmer les droits de la communauté anglophone, notamment en matière de santé et d'éducation, mais aussi ceux des immigrants en mettant en place des dispositions sur l'immigration qui clarifieraient la politique d'intégration du Québec.
Pour Charest, fils de l'ancien premier ministre libéral du Québec Jean Charest, cette initiative aurait dû être prise beaucoup plus tôt en tant que « protection des droits de la communauté anglophone ».
« Si le Québec avait une constitution québécoise écrite qui enchâsse les droits de la communauté anglophone aux services et à l'éducation en anglais, le gouvernement ne rerait pas en question l'autonomie des conseils scolaires anglophones comme il l'a fait, ni le droit à des services en anglais dans toute la province », a-t-il déclaré.
Leur prochaine étape aura lieu en novembre. « La première chose à faire en tant que parti politique est de s'entendre sur l'idée d'une constitution », a déclaré Charet. « Nous venons de proposer à nos membres et militants libéraux d'ouvrir une discussion sur le projet de constitution, et nous avons lancé une campagne pour promouvoir le projet de constitution. [Cela] nous mènera jusqu'en novembre 2024, où les membres du PLQ pourront voter sur le projet.
Le Québec n'est pas la seule province qui cherche à créer sa propre constitution. La Colombie-Britannique a déjà ouvert la voie, se positionnant comme la seule province à utiliser son droit à un ensemble de lois provinciales écrites. D'autres provinces, comme l'Alberta avec sa Déclaration des droits et maintenant le Québec, sont toujours dans l'incertitude.
« Il y a une volonté d'une nouvelle forme de fédéralisme qui respecte l'autonomie provinciale », a affirmé M. Charest. « La relation entre les provinces ne passe pas seulement par Ottawa. Ils ont des relations les uns avec les autres. La cohésion du Canada dépend d'abord et avant tout des provinces. Ce sont eux qui fournissent les services de base aux citoyens, la gestion quotidienne de ce pays. Ce n'est pas le gouvernement fédéral qui le fait.
M. Charest croit que si le Québec fait le geste et le fait bien, l'initiative pourrait inspirer d'autres provinces à rechercher leur autonomie par le biais de constitutions écrites.