Les principaux partis politiques provinciaux appuient la gestion de l’offre
Un enjeu de taille pour les agriculteurs de Pontiac
Enjeu complexe, mais à la fois primordial pour bien des agriculteurs du Pontiac, la gestion de l’offre fait jaser cette campagne-ci. Bien que la gestion de l’offre ne soit pas de compétence provinciale, les quatre principaux partis politiques du Québec appuient le système. Ils souhaitent que la politique soit maintenue dans le nouvel Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Il y a quelques semaines, les représentants des partis politiques se sont réunis au siège social de l’Union des producteurs agricoles (UPA) pour défendre le système actuel.
Le Parti libéral du Québec (PLQ) et son chef, Philippe Couillard, n’accepteront rien de moins qu’une entente approuvée par les producteurs agricoles. Celui-ci demeure ferme sur sa position. « Si cette entente-là ne passe pas le test des producteurs agricoles, elle ne passera pas le test du Parti libéral du Québec », dit M. Fortin, candidat libéral dans Pontiac. La Coalition avenir Québec (CAQ) va dans le même sens. Les élus provinciaux veulent que le gouvernement Trudeau ne fasse aucune concession aux Américains en ce qui a trait à la question de la gestion de l’offre. Même son de cloche du Parti Québécois (PQ) et des autres formations politiques.
La circonscription électorale du Pontiac est riche sur le plan de l’agriculture. « C’est la survie même de nos villages qui en dépend », soutient le candidat Fortin. « C’est très important que la gestion de l’offre continue à permettre aux agriculteurs du Pontiac de produire et de produire dans des conditions acceptables pour les fermiers », affirme Olive Kamanyana, candidate de la CAQ dans Pontiac. « Le Pontiac vit en partie par son agriculture et nous devons maintenir le niveau de vie auquel les agriculteurs ont accès à ce système », déclare Samuel Gendron, aspirant député du Nouveau Parti démocratique du Québec (NPDQ) dans Pontiac. La disparition de ce système serait désastreuse à long terme, souligne le parti.
C’est la ministre des Affaires étrangères du Canada, Chrystia Freeland, qui a pour mandat de négocier le nouvel accord entre les pays nord-américains.
La gestion de l’offre en quelques lignes
C’est le gouvernement Trudeau, en 1970, qui avait mis en place ce système de gestion de l’offre. L’intention de cette intervention gouvernementale est que l’offre des produits agricoles rime avec la demande. Au Canada, le prix des œufs, de la volaille et du lait n’est pas fixé par le marché. Le gouvernement intervient alors dans ce domaine pour aider les agriculteurs locaux devant se buter aux grandes compagnies. Dans cette optique, contrairement à ailleurs au monde, les producteurs canadiens vendent leurs produits à des prix stables.
Phénomène bien à vue des agriculteurs, ils ont souvent à faire face à des imprévus. La température peut se mettre de la partie. Les changements climatiques, de plus en plus récurrents, peuvent causer de multiples maux pour les agriculteurs. Les prix fixés par le marché sont souvent manipulés par les subventions des É.U. à ses coporations agricoles.
L’industrie agricole dans Pontiac
Le comté de Pontiac regorge d’agriculteurs qui ont à cœur la gestion de l’offre. D’un point de vue agricole, le Pontiac occupe une place énorme dans la région. La MRC Pontiac est la principale région agricole en Outaouais. En 2010, 28,5% des fermes de l’Outaouais étaient situées dans la MRC Pontiac. Cette même année, la production agricole générait des revenus de près de 29,6 millions de dollars, selon le ministère de l’Agriculture du Québec (MAPAQ).
Touchée directement par la gestion de l’offre, la production laitière a une certaine importance dans le Pontiac. En 2010, selon la MAPAQ, 10,5% des fermes de la MRC Pontiac tiraient leur revenu principal de ce type de production. 35 % de la production laitière de l’Outaouais provient du Pontiac.