Les ruines des rapides Deschênes
Le projet de démolition en veille
Le dossier des ruines aux rapides Deschênes, sur la rivière des Outaouais est en étude pour le moment. L’affaire fait jaser bien des acteurs et des résidents du district Deschênes depuis plusieurs années déjà. « Le dossier suit son cours et une présentation aura lieu d’ici peu », confie un représentant de la Ville de Gatineau. Des kayakistes ont une proposition qui sera connue dans les semaines à venir.
« En ce qui concerne la protection des ruines des rapides Deschênes, il avait été convenu lors des dernières rencontres avec l’ensemble des intervenants qu’une proposition serait élaborée par l’association sportive et qu’aucune autre décision ne serait prise d’ici à ce que cette proposition soit sur la table », répond André Fortin, ministre des Transports du Québec et député provincial de Pontiac.
Au départ, le ministère des Transports (MTQ) avait comme désir la destruction des vestiges. En 2016, le MTQ était sans équivoque en disant que la seule solution permettant d’éliminer le danger de façon définitive était la destruction des ruines. Dans un rapport de 2016, le ministère avait évalué la destruction des ruines à entre 1 et 5 millions de dollars. Il faut dire que le MTQ est propriétaire des terrains du secteur et responsable de la sécurisation de l’endroit.
Plusieurs considèrent les ruines comme dangereuses, surtout pour les kayakistes s’aventurant dans les eaux. Depuis 2007, le ministère des Transports révèle que six personnes ont péri dans le secteur concerné.
Le ministère avait auparavant évalué plusieurs options pour sécuriser les lieux, dont un ouvrage flottant (bouées) destiné à empêcher l’accès aux vestiges. Il avait aussi été question d’empierrement dans la rivière, en amont des rapides Deschênes.
« Les ruines doivent rester »
L’association des résidents de Deschênes tient le même discours qu’avant. Bref, les ruines doivent rester, selon l’association. « Les ruines doivent demeurer à cause de la valeur patrimoniale et identitaire », témoigne le président de l’association, Howard Powles. Cette association travaille en concert avec l’association du patrimoine d’Aylmer. L’association du patrimoine a entrepris des démarches auprès de la Ville pour faire reconnaître le site comme bien culturel et site du patrimoine. En 2017, les organisations ont aussi voulu faire inscrire l’emplacement parmi les sites en danger au niveau fédéral.
L’association se dit sûre que le ministre des transports André Fortin, arrivé en fonction le 11 octobre 2017, ne souhaite pas la démolition complète des ruines. Le conseiller municipal du district de Deschênes, Mike Duggan, sait bien que l’enjeu des ruines est primordial. « En tant qu’élu au niveau municipal, ma priorité est la sécurité publique », soutient ce dernier ; « il faut s’assurer de maintenir la sécurité des personnes tout en préservant le patrimoine. »,
« Il faut protéger la vie humaine, point final », réfute Mike Duggan. L’élu dit que l’on doit préserver les ruines en rendant la pratique de sports nautiques sécuritaires.
Bien des sources questionnées s’entendent pour dire qu’il y a peu de chance qu’une décision concernant les ruines aux rapides Deschênes soit prise avant les élections provinciales d’octobre prochain. Pour l’instant, l’enjeu reste en suspens, plus de détails sont à venir dans les prochains mois.
Les vestiges aux Rapides Deschênes sont le fruit de la première centrale hydroélectrique en Outaouais, construite en 1896.