L’urbanisme à l’époque de la Covid-19
Les urbanistes de Gatineau entendent les résidents lors d’une session de suivi en ligne
Plus de 100 résidents de Gatineau ont participé à un atelier en ligne sur la révision du plan d’urbanisme et du règlement de zonage de la ville (SADR), le 2 juin dernier. Plusieurs représentants municipaux ont assisté à l’événement, dont la conseillère Audrey Bureau d’Aylmer, le conseiller Mike Duggan de Deschênes et la conseillère du Plateau et présidente de la Commission sur le développement du territoire, l’habitation et l’environnement, Maude Marquis-Bissonnette.
Divisé en trois parties, l’atelier comprenait une présentation PowerPoint, des discussions de groupe sur la création d’espaces de vie complets et éco-responsables et la valorisation du patrimoine naturel et culturel. L’événement s’est terminé par une période de questions du public - qui a duré près d’une heure. Avec des dizaines de demandes de renseignements de la part des résidents, les questions et les commentaires étaient principalement centrés sur le développement respectueux de l’environnement, la protection des espaces verts et la gestion des zones humides.
Le directeur du Service de l’urbanisme et du développement durable de Gatineau, Mathieu Bélanger, a dirigé la présentation, M. Bélanger a déclaré que l’objectif de la séance était de rappeler à la population les principaux éléments du SADR, de présenter la révision proposée par la Ville des règlements d’urbanisme et de zonage et d’inviter les résidents à exprimer leurs opinions sur la question. Il a expliqué que le SADR est axé sur la gestion de la croissance démographique pour stimuler l’efficacité économique et la compétitivité de Gatineau, en donnant la priorité au transport durable, à la valorisation du patrimoine naturel et culturel, à la création d’espaces de vie complets et éco-responsables et à la protection des personnes et de la faune. Pour accomplir tout cela, la Ville propose de classer ses espaces selon une hiérarchie de pôles, de son centre-ville à son village urbain.
La Ville a également créé des zones axées sur les transports en commun (ZATC); la densité de population est plus élevée et des infrastructures à usage mixte sont attendues, notamment le long du corridor du Rapibus à l’est et là où le nouveau tramway à l’ouest sera installé, a déclaré M. Bélanger. Les ZATC pourraient inclure des changements dans la réglementation sur la hauteur des bâtiments, en notant que les noyaux urbains du Vieux-Aylmer et de Buckingham ne verront probablement pas de changements dans la réglementation sur la hauteur ou la densité, a déclaré M. Bélanger. La Ville a également proposé un plan de gestion de ses espaces naturels, a indiqué M. Bélanger, le plan d’urbanisme identifie les arbres et les zones boisées à préserver. Les résidents ont demandé si les arbres matures du chemin Vanier, entre les Allumetières et Pink, sont inclus dans le plan de préservation des arbres.
M. Bélanger a expliqué que la Ville est axée sur un mode de vie sain, le transport en commun devant se trouver à moins de 800 mètres des habitations. La planification de la densification de la population et le développement des services de quartier, ainsi que la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les bâtiments font partie du plan. La Ville a proposé des dispositions pour identifier les zones à risques d’inondations et de glissements de terrain, a déclaré M. Bélanger. Ce dernier a indiqué que la Ville a déjà mis en œuvre un certain nombre de lois relatives à la protection de l’environnement et à la valorisation du patrimoine, au cours des cinq dernières années, notamment la politique environnementale, le Fonds Vert et le Plan de gestion des arbres et des boisés.
Il a ajouté que le plan d’urbanisme proposé comprend la création du Parc de la Forêt Boucher, une révision du cadre juridique de la coupe d’arbres et une caractérisation actualisée du patrimoine de Gatineau. Il vise à établir des programmes particuliers d’urbanisme (PPU) pour le Vieux-Aylmer et Buckingham. Mme Marquis-Bissonnette a expliqué que le processus de consultation - qui a débuté en juin 2019 - a été considérablement affecté par la pandémie de COVID-19. Pour Mike Duggan, conseiller municipal de Deschênes, la consultation a été un effort modérément bon de la part de la Ville, notant que de nombreuses questions importantes sont restées sans réponse.
Plutôt que d’aborder différents secteurs, M. Duggan estime que la Ville aurait dû consulter individuellement les représentants des associations de résidents afin de prendre le pouls du développement de chaque quartier. Le président de l’Association des résidents de Deschênes (ARD), Howard Powles, a déclaré au Bulletin d’Aylmer qu’il n’était pas satisfait de ce processus, étant donné que la Ville l’a lancé il y a cinq ans. Préoccupé par la protection des espaces verts, la principale préoccupation de M. Powles dans les propositions de la Ville concerne un terrain situé à l’ouest de Deschênes, dont le zonage permet d’accueillir des bâtiments de dix étages. La Ville a adopté son plan de gestion et de développement révisé (SADR) en 2015, qui fournit des orientations pour le développement des infrastructures du territoire sur un horizon de 10 ans.
Pour la prochaine étape du processus, le Service de l’urbanisme analysera chaque commentaire formulé lors de chaque séance de consultation, en espérant présenter une version révisée du plan au Comité consultatif d’urbanisme le 10 août. L’étape suivante consistera à le présenter à la Commission sur le développement du territoire, l’habitation et l’environnement le 28 août, avant de le présenter au conseil municipal pour adoption.
Une autre consultation publique suivra la première adoption par le conseil municipal. La Ville doit adopter le nouveau schéma d’urbanisme avant le 31 octobre, conformément à la loi sur l’aménagement et l’urbanisme.