Liquides radioactifs : un chantier majeur
Sophie Demers
CHALK RIVER – Daniel Arnold, gestionnaire de projet pour le déclassement des réacteurs et l’exécution des programmes, a présenté aux participants une mise à jour sur l’avancement du projet de gestion des déchets liquides entreposés des Laboratoires nucléaires canadiens (LNC) à Chalk River. L’initiative vise à « restaurer et protéger l’environnement dans le cadre de la responsabilité liée à l’héritage nucléaire du Canada ».
Après l’introduction, M. Arnold a présenté la portée du projet : « Le travail consiste à éliminer les risques et responsabilités traditionnels — comme l’amiante, la peinture au plomb, le mercure, les jauges et les instruments — ainsi que les substances industrielles ou désignées présentes dans les bâtiments avant leur démolition. Il s’agit aussi d’éliminer les déchets nucléaires, les responsabilités et les dangers associés. »
À ce jour, le projet a permis la démolition de 121 bâtiments, l’élimination de 250 000 kg d’amiante, de 3 000 000 kg de déchets radioactifs de faible activité, ainsi que de 20 000 000 kg de débris issus du déclassement.
Une grande partie du webinaire a été consacrée à expliquer l’origine de ces déchets. Le projet se concentre principalement sur l’entreposage du Cobalt-60, un isotope radioactif largement utilisé dans la stérilisation médicale, le traitement du cancer et la radiographie industrielle. Le Canada a commencé à utiliser le Cobalt-60 en 1947 et, dans les années 1990 et 2000, en fournissait à plus de 40 pays.
Les déchets générés par cette activité font désormais l’objet d’efforts d’entreposage à long terme.
« Nous avons mené une campagne importante pour retirer le liquide libre du réservoir 40B, une étape cruciale du projet, a expliqué M. Arnold. C’est un élément important car les déchets liquides sont complexes par nature, et un tel niveau d’intervention n’avait pas été entrepris depuis plusieurs décennies. L’équipe a mené une phase de planification très collaborative, en impliquant les intervenants en sécurité, la protection contre les radiations, les organismes de réglementation et la chaîne d’approvisionnement pour lancer le retrait en janvier, et nous avons terminé au début mars. »
Jusqu’à présent, 40 000 litres de ces déchets liquides ont été entreposés de manière sécuritaire, selon les LNC. M. Arnold a conclu le webinaire en indiquant qu’un bâtiment de Chalk River contient encore 132 000 litres de déchets liquides, que les LNC prévoient de récupérer en 2026.