Malgré la joie du temps des fêtes, l’Outaouais doit affronter une crise alimentaire majeure
Mélissa Gélinas
Depuis quelques années, l’Outaouais affiche une augmentation inquiétante au niveau des demandes en aide alimentaire. En effet, en trois en seulement, le nombre de demandes a bondi de 46,3 %.
« Il y a une tendance assez inquiétante », mentionne Marie-Pierre Chaput, directrice du développement communautaire et des relations philanthropiques chez Moisson Outaouais. « Au mois de mars dernier, nous avons chiffré plus de 91 000 demandes d’aide alimentaire qui ont été répondues par nos 50 organismes et membres affiliés dans notre réseau », ajoute-t-elle.
Par ailleurs, en 2022, 10,6 % des demandeurs d’aide alimentaire étaient constitué de travailleurs contre 20 % en 2024.
Actuellement, les organismes ont atteint leur capacité maximale. « Nous voyons des organismes qui sont en train de prendre des décisions déchirantes », explique Mme Chaput. « Certains on dû réduire leur service, d’autres leurs salaires ou leurs critères d’admission », continue-t-elle.
À La Soupière de l’Amitié, un organisme à but non lucratif situé à Gatineau, le nombre de repas servis à pratiquement doublé, en deux ans. « Malgré que nous ne recevons pas plus de nourriture qu’avant, nous arrivons, tout de même, à servir suffisamment de repas aux gens », exprime Michel Carrière, coordonnateur des services repas à La Soupière de l’Amitié. « Les portes sont toujours ouvertes à ceux et celles qui ont faim, vous n’avez qu’à vous rendre sur place et nous vous servirons un repas vers 11 h 30 », ajoute-t-il.
À l’occasion du temps des fêtes qui approche à grands pas, un souper de Noël sera servi le 25 décembre. « Il y aura probablement un autre souper pour le jour de l’an, le 1er janvier 2025 » mentionne M. Carrière.
« Pour le temps des fêtes, le message que j’aimerais passer c’est que nous sommes à notre plus grande campagne de l’année », explique Mme Chaput. « Nous assistons à une générosité incroyable de la part des donateurs », ajoute-t-elle. « Cependant, avec la grève de Poste-Canada, nous avons beaucoup de difficulté à recevoir les dons. Nous demandons alors aux gens d’être compréhensible et à donner directement les dons sur notre site web ou à nos bureaux ».
D’un autre côté, malgré l’aide du plan d’action gouvernemental, la situation ne se règle pas pour autant. « Le 30 millions de dollars qui a été octroyé par le gouvernement, cette année, a certainement fait une grande différence », affirme Mme Chaput. « Toutefois, dans l’association actuelle, nous anticipons que l’argent déployé n’est jamais suffisant », enchaîne-t-elle. « Selon moi, il faut porter des actions plus structurantes au niveau des racines de la pauvreté et des inégalités sociales comme de l’aide au logement, des meilleurs salaires ou des mesures financières ».
En cette période difficile, il est essentiel de se soutenir les uns des autres. Les dons peuvent faire une grande différence dans la vie des gens, et ce, particulièrement pour la période des fêtes qui approche à grands pas.
Pour plus d’informations ou pour faire un don à Moisson Outaouais, rendez-vous au : https://www.moissonoutaouais.com/