LETTRE
Mauvaise perception de l’Aide Internationale
En mars dans le budget Fédéral 2017-18, j’ai été fort déçue de constater qu’il faudrait « faire plus avec moins » quant à l’aide internationale (1). Or, seulement 2% de l'argent de nos taxes y sont consacrés; c'est bien moins généreux que l’impression qu’on a généralement du Canada. L’aide Internationale aurait mauvaise presse en ce moment, me dit l’adjointe de mon député. Que faire quand on veut plus d'argent pour l’erradication de la tuberculose sans en enlever à l’éducation, la contraception, la santé des mères et des nourrissons, la polio, etc? J’ai l’impression qu’il faut miser sur la transition démographique par la scolarisation. Ainsi, les femmes plus éduquées ont moins d'enfants, lesquels seront mieux soignés et plus scolarisés. Le Canada sait bien cela. Mais les vaccinations et soins de santé de base améliorent aussi la survie des enfants, ce qui rassure les parents qui choisissent d'avoir moins d'enfants. Oui, paradoxalement, quand la survie des enfants est assurée et que les filles sont scolarisées, la population mondiale tend à se stabiliser. Ceci réduit la pression sur les budgets alloués à la santé, l’éducation et sur les ressources naturelles. On ne peut pas faire plus avec de moins en moins d’argent!
Ce phénomène mondial de la transition démographique a commencé vers 1850 et s'est accéléré grandement à partir de 1950 avec les programmes d’aide au développement. Il faut s'empresser de compléter cette « transition démographique » à l'échelle mondiale. L'investissement en aide internationale pour le bien des populations présentement en difficulté est plus responsable humainement, et c’est économiquement logique.
Ariane Genet de Miomandre
Montréal