ÉDITORIAL
Notre semaine à nous
Toute la communauté a retrouvé avec plaisir (sous la pluie) son « Marché vieux Aylmer » dimanche dernier. Une initiative locale. Une de plus. En fait, si on y regarde bien, beaucoup des aspects de notre vie quotidienne, qui nous touchent de près, relèvent de notre ville, de la sphère municipale. C’est peut-être évident, mais à l’heure de la mondialisation économique et culturelle, à l’heure des grands conflits internationaux et des accords de libre-échange entre un continent et l’autre, alors que l’on se fait du souci sur les possibilités d’armement nucléaire de pays à l’autre bout du globe, on tend à l’oublier.
Regardez les journaux pleins d’articles sur les enjeux provinciaux, nationaux ou internationaux. Parfois, nous nous prenons au jeu; je m’inclus là-dedans, moi qui aime palabrer à propos des grandes discussions politiques, des enjeux économiques ou des problématiques sociales. Reste que notre vie au jour le jour est plus liée au gouvernement municipal du maire Pedneaud-Jobin qu’aux effets de manche du premier ministre Couillard.
Bon, il est vrai que cela semble discutable en ce qui concerne les domaines de la santé et de l’éducation. Et ce sont bel et bien deux choses qui nous touchent de près pourtant. En même temps, il faut se rappeler que le budget alloué à une école se-condaire dépend encore de la commission scolaire et des taxes municipales; que la qualité de la population d’une école dépend du bassin d’élèves, qui lui-même dépend du plan d’aménagement urbain… décidé par les villes. Ou encore que chaque municipalité peut à son gré décider d’atti-rer des professionnels par divers biais, comme dans La Petite séduction.
Nous gagnerions tous à nous intéresser plus aux affaires municipales, par l’intermédiaire de nos médias locaux (Bulletin d’Aylmer, Revue Outaouais, Le Droit ou certaines stations radio), mais plus directement, surtout lorsque la ville se dédie elle-même une semaine entière dans l’année. J’en ai pris conscience il y a quelques jours, quand j’ai entendu le maire de Gatineau intervenir à la radio. Cette fois-là, il parlait d’une initiative ô combien démocratique : l’ouverture de son bureau à tout un chacun pendant une matinée entière! Rien que ça. Cette journée porte ouverte de la mairie, de ses bureaux, jusqu’au bureau du maire lui-même (avec lui dedans) s’inscrivait dans un projet qui perdure : La semaine de Gatineau. C’était la semaine dernière. Au programme, activités gratuites (spectacles, animations, expositions, visites guidées) et rencontres diverses avec les employés municipaux dans leur cadre de travail (usine de traitement de l’eau, quartier général de la police, etc.).
Cela n’est pas anodin. Cette démarche illustre une certaine conception de la politique municipale, qu’incarne le maire de notre ville. Si j’ai parfois des doutes sur les avantages réels de la fusion, et donc sur la pertinence de la « grande ville de Gatineau », j’avoue que la gestion municipale de ces dernières années, dans la transparence, le progressisme et la recherche permanente des meilleures pratiques, me semble prendre la bonne direction. Le reconnaître n’est pas nécessairement donner un chèque en blanc au maire en fonction et à son équipe. Or, ainsi que je le disais plus haut, le niveau municipal est le niveau politique qui nous concerne au premier chef. L’exemple le plus éclatant se trouve dans la politique environnementale. Toutes les études et les experts sont unanimes, ça commence par les villes : eau, recyclage des déchets, espaces verts, restrictions de la circulation automobile, piétonnisation des centres-ville, développement de transports publics verts, et j’en passe, notre quotidien est conditionné par les décisions prises par nos conseillers municipaux. Alors, ne les boudons pas!