LETTRE
Oh Canada! « Made in Québec »
J’aimerais revenir sur la chronique de votre éditorialiste Didier Périès dans le Bulletin de mercredi, 5 juillet, qui nous raconte le Canada à sa manière et nous demande d’avaler le sandwich au poulet de Ricardo en plus de sa chronique.
Sans revenir en arrière et tenter de réécrire l’histoire de la Nouvelle France, de la conquête et des nombreux traités dont la Grande Paix et les conventions constitutionnelles (Traité de Paris, Acte de Québec, Acte Constitutionnel, Acte d’Union, Acte de l’Amérique du Nord Britannique, Loi Constitutionnelle) et les multiples accords bilatéraux et multilatéraux; une chose est certaine, le Canada d’aujourd’hui a été façonné par des Québécois tout au long de l’histoire.
Les Louis-Hippolyte Lafontaine, Georges-Étienne Cartier, Wilfrid Laurier, Louis St-Laurent, Pierre E. Trudeau, Brian Mulroney, Jean Chrétien et Paul Martin furent tous représentants du Québec à la tête du Canada. Leurs contributions ont façonné les lois, les programmes, les ententes, les accords de sorte qu’au fil des ans, et des générations, le Canada d’aujourd’hui s’est façonné sous une large influence de la Société Distincte qu’est le Québec.
La Loi fédérale sur les langues officielles, l’Accord de libre échange nord américain, le rapatriement de la Constitution avec l’incorporation de la Charte des Droits et Libertés, l’hymne national O Canada sont parmi les legs les plus notoires et déterminants de Premiers ministres canadiens, originaires du Québec.
On peut y ajouter des ententes sur l’immigration, sur la formation de la main d’œuvre, sur les garderies, sur les congés parentaux; autant de contributions, initiées par le Québec, qui ont bénéficié aux autres provinces canadiennes.
N’oublions pas la création du Conseil de la fédération qui, à long terme, pourra permettre un meilleur dialogue et une plus grande synergie entre les provinces et le gouvernement fédéral.
L’entente convenue au printemps de 2005, entre les provinces regroupées sous le Conseil de la fédération et le Gouvernement canadien, sur le financement des programmes de Santé a consacré un principe nouveau dans les conventions fédérale-provinciales avec l’acceptation du concept d’asymétrie.
Voilà une nouvelle façon de concrétiser ce que l’on a longtemps appelé la formule d’«opting out» où une province pouvait choisir de ne pas participer à un programme fédéral-provincial et de recevoir, pour un programme semblable à celui faisant l’objet d’un accord, un montant d’argent compensatoire qui représentait ni plus ni moins l’équivalent de la somme d’argent que le Gouvernement fédéral aurait contribuée pour le Québec dans le programme à frais partagés. On retrouve le plus récent exemple de cette asymétrie fédérale dans l’entente sur les garderies.
Vous comprendrez que ce sont toutes ces contributions positives du Québec, à l’existence du Canada, depuis plus de 150 ans, qui justifient ma célébration d’un Canada « Made in Québec » !
Antoine L. Normand
Aylmer / Gatineau