LETTRE
----- “Pour l’amour de nos chiens et de nos citoyens”
Le débat sur les parcs à chiens, leur nombre et leurs règles d’utilisation explose depuis quelques semaines. Ce débat est causé par l’interprétation que la Ville de Gatineau fait de la législation provinciale adoptée en 2020 et par l’offre insuffisante de parcs canins sur son territoire. La Ville dit que la législation provinciale interdit les parcs à chiens sans laisse et non clôturés et propose donc de revoir son offre actuelle de parcs canins à la baisse, tout en mettant en place des paramètres pour éventuellement en créer davantage, à plus long terme. Tout cela, avec peu de consultation d’experts, des usagers de ces parcs et des nombreux gardiens de chiens.
Entre 25 et 41 pourcent des ménages de Gatineau possèdent un chien. Mais Gatineau compte seulement 6 parcs à chiens, deux clôturés, quatre sans clôture. Ottawa compte 175 espaces sans laisse pour les chiens.
Le projet de la Ville est de réduire et clôturer trois des quatre parcs et de fermer le parc Lamarche pour le remplacer par un parc 4 à 5 fois moins grand à un autre endroit. Clôturer l’un de ces parcs, celui des Jardins Lavigne, empêchera les usagers canins de se promener dans les sentiers forestiers de la Forêt Boucher.
Tout ceci pour “respecter” une interprétation de la législation provinciale dont elle refuse de rendre les détails publics. La législation provinciale ne dit aucunement que les parcs à chiens au Québec doivent être clôturés. On y parle uniquement de s’assurer que les chiens soient sous le contrôle de leur maître. On laisse les villes décider de ce que cela signifie en pratique.
Il est clair que la Ville et les élus n’ont pas suffisamment consulté les experts et les usagers. Si le Québec fait société distincte par rapport aux autres provinces par son retard en matière d’offre de parcs à chiens et de culture positive envers les chiens, il est temps que Gatineau fasse société distincte au Québec, accepte avec enthousiasme la présence des chiens et offre les services en conséquence. Ceci veut dire : des petits parcs de proximité, des aires d’exercice canin, de plus grands espaces clôturés et des sentiers forestiers pour la promenade sans laisse.
Que des conseillers aient peur des chiens et aient eu des mauvaises expériences, soit. Que certains ne comprennent pas la culture canine, soit. Mais que des décisions de politique publique soient prises sur la base de l’ignorance et sans fondement scientifique, non ! C’est pourquoi nous demandons à la Ville de mettre ce projet sur la glace et de travailler en partenariat avec les associations de parcs canins. Nous avons l’expertise et l’expérience pour créer une orientation positive à la cohabitation humains/chiens à Gatineau.
Marie-Joie Brady
Présidente de l'APCH au nom des l’Association des parcs canins de Hull, l’Association des propriétaires de chiens de Buckingham et des Environs et le Groupe de mobilisation pour les sentiers canins de la Forêt Boucher
Gatineau