LETTRE
Pour le registre, pour la santé mentale
Une nouvelle étude de l’Université du Texas rendue publique il y a quelques jours risque de perturber le principal argument du nouveau mouvement « Contre le registre, pour la santé mentale ».
Ce dernier demande au gouvernement Legault de laisser tomber le registre des armes à feu et d’investir plutôt ces sommes en santé mentale.
L’étude conclut que « contrairement à la croyance populaire, la majorité des symptômes de santé mentale ne sont pas liés à la violence armée. C’est plutôt l’accès aux armes à feu qui est le principal facteur responsable. »
Le registre québécois ne coûtera que 60 ¢ par citoyen par année (5M $ par an) – un montant minuscule comparativement aux bénéfices qu’il entraînera pour la sécurité publique.
C’est aussi un montant nettement insuffisant pour faire une véritable différence au niveau de la crise de la santé mentale, dont le budget général se chiffre à 1,3 milliard $. La gamme des améliorations et investissements nécessaires requiert beaucoup plus que l’équivalent du coût du registre québécois, qui correspond à peine à 0,3 % de ce budget, soit même pas assez pour compenser l’inflation.
Il y a deux ans, en plein débat menant à l’adoption de la Loi sur l’immatriculation des armes à feu au Québec, le gouvernement avait annoncé une augmentation du budget pour la santé mentale de 27M $, sans susciter la moindre réaction positive des opposants au registre. Pas de commentaires non plus face à l’augmentation de 35M $ prévue pour les trois années subséquentes.
Il semble que l’enthousiasme de certains pour des investissements en santé mentale émerge uniquement dans le contexte très pointu d’une campagne d’opposition à l’enregistrement des armes à feu.
Les groupes qui agissent au quotidien en faveur de la santé mentale appuient le registre et ne sont pas dupes de la fausse main tendue du lobby pro-armes.
Heidi Rathjen, Diplômée de Polytechnique
et coordonnatrice de PolySeSouvient