LETTRE
Prioriser la santé et la transparence
L’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) appuie les amendements du Sénat liés aux impacts de la future loi sur la santé et les habitudes de consommation de cannabis chez les jeunes, sur l’établissement d’un registre public des investisseurs et des administrateurs de l’industrie du cannabis, ainsi que sur l’interdiction d’utiliser des images de marque sur des articles promotionnels, comme des t-shirts ou des casquettes.
L’objectif premier du projet de Loi C-45 consiste à protéger la santé et la sécurité publiques par l’établissement d’exigences strictes. Dans tout processus de légalisation d’une substance jusqu’alors illicite et en toute cohérence, il s’avère nécessaire de recueillir des données probantes afin d’examiner les impacts réels de cette loi notamment sur la santé des citoyens. L’ASPQ déplore que l’amendement proposé par le Sénat à cet égard n’ait pas été adopté par la Chambre des communes du Canada.
Même réaction en ce qui concerne l’amendement touchant le registre public des administrateurs de l’industrie du cannabis : Nul n’est pourtant contre la vertu ! Cette proposition visait essentiellement à limiter l’incursion du crime organisé dans ce secteur d’activités. Nous comprenons mal que le gouvernement central s’oppose à un tel amendement.
Enfin, la position de l’ASPQ concernant l’interdiction d’utiliser des images de marque sur des articles promotionnels est sans ambiguïté : nous savons que les consommateurs ont plus de facilité à mémoriser le nom d’une marque imprimée sur un objet publicitaire plutôt que sur des publicités diffusées à la télévision ou dans les magazines. Les objets promotionnels ont pour but d’accroître la notoriété, de capter l’attention, de laisser une empreinte chez les consommateurs et d’en attirer de nouveaux. C’est une façon détournée de faire de la publicité et de rejoindre une vaste clientèle, tout en interpellant les jeunes de moins de 18 ans. Pour l’ASPQ, c’est zéro promotion et zéro publicité! Toute forme de promotion et de publicité du cannabis devrait être interdite autant pour l’industrie du cannabis thérapeutique que pour le cannabis en vente libre.
Jean Alexandre, Association pour la santé publique du Québec, Montréal