QUESTIONS ET RÉPONSES DE TOUS LES CANDIDATS
HULL—AYLMER
Jill Declare
Parti conservateur du Canada (PCC)
La candidate n’avait pas répondu au moment d’aller sous presse.
Jean-Jacques Desgranges
Parti populaire du Canada (PPC)
Le candidat n’avait pas répondu au moment d’aller sous presse.
Greg Fergus – Député sortant
Parti libéral du Canada (PLC)
- Tout le monde est préoccupé par les tarifs douaniers et l'escalade des tensions économiques avec les États-Unis. Comment pensez-vous que cela affectera la région de l'Outaouais et la circonscription de Hull–Aylmer, et que pourrait faire le gouvernement fédéral pour en atténuer l'impact?
Les tensions commerciales avec les États-Unis touchent tous les Canadiens, mais les répercussions dans Hull–Aylmer seront surtout ressenties par les épargnants, les retraités et les jeunes qui planifient leur avenir. Nous devons protéger leur futur. C’est pourquoi le Parti libéral de Mark Carney met en œuvre des contre-mesures ciblées et intelligentes : des contre-tarifs stratégiques qui limitent les impacts sur les Canadiens tout en exerçant une pression réelle sur les décideurs américains.
Nous renforcerons également le soutien à nos agriculteurs et à notre industrie agroalimentaire, afin d’encourager l’achat local à des prix accessibles. En parallèle, nous diversifions nos partenariats commerciaux avec des alliés partageant nos valeurs démocratiques. Enfin, pour soutenir les travailleurs touchés, nous avons déjà augmenté l’accès à l’assurance-emploi et nous investirons dans nos propres ressources pour bâtir une économie plus résiliente ici, chez nous.
- Compte tenu de la flambée du prix des loyers, comment utiliserez-vous les ressources fédérales et les pouvoirs réglementaires pour alléger ce fardeau pour vos électeurs?
Le logement est un besoin fondamental. Les jeunes familles ont besoin d’un endroit pour grandir, nos aînés d’un espace sûr pour vieillir avec dignité.
Notre solution : Maisons Canada, un plan ambitieux qui prévoit la construction de 500 000 logements par an, notamment grâce à des technologies de construction modulaire avancée. Ce modèle réduit les coûts et les délais, et permettra une offre massive de logements abordables. De plus, nous offrirons des prêts à faible taux pour les projets d’habitation abordable, et éliminerons la TPS sur les achats de première propriété; une économie pouvant atteindre 50 000 $ pour les familles. Ce plan n’est pas qu’un objectif; c’est une promesse de rattraper le retard en construction au Canada et de garantir des logements abordables.
- Le gouvernement fédéral a aboli la taxe carbone pour les consommateurs, tandis que le Québec a conservé la sienne. Par quoi votre gouvernement remplacera-t-il cette taxe pour que nous puissions atteindre notre objectif de réduction des émissions de carbone?
Dès son premier jour, le premier ministre Mark Carney a aboli la taxe carbone pour les consommateurs. Les citoyens ne doivent pas être pénalisés pour un problème qu’ils n’ont pas créé. Mais notre engagement climatique demeure inébranlable : les grands pollueurs continueront de payer grâce à un régime fédéral strict sur les émissions industrielles. Cet incitatif puissant pousse les entreprises à investir et à adopter des technologies propres. Nous protégerons également l’environnement en investissant dans des projets de transport durable, comme le tramway de Hull-Aylmer. En protégeant le portefeuille des familles tout en exigeant des comptes aux pollueurs, nous préparons un avenir durable et vert pour nos enfants.
- Bien que les soins de santé relèvent de la compétence provinciale, comment croyez-vous que le gouvernement fédéral devrait remédier à l'incapacité de la province à fournir ce service essentiel à vos électeurs de la région de l'Outaouais?
La santé est une compétence provinciale, mais Ottawa a un rôle crucial à jouer. Les Canadiens ne doivent pas payer le prix d'un système de santé qui éprouve des problèmes.
Nous avons déjà lancé le Plan canadien de soins dentaires, qui a permis à des milliers de résidents de Hull–Aylmer d’accéder à des soins essentiels. Personne ne devrait deviner votre revenu en regardant votre sourire. Un gouvernement libéral continuera d’offrir des transferts fédéraux si les provinces rendent des comptes à leurs citoyens : plus de transparence, plus d’accès aux soins, et une meilleure coordination, notamment en Outaouais, où les délais sont inacceptables.
- Compte tenu du paysage culturel unique du Québec et de son engagement en faveur du bilinguisme, comment allez-vous renforcer ces accords et défendre les droits des minorités à leur culture et à leurs médias distincts au sein de la province?
Comme député de Hull–Aylmer, je suis fier de défendre les droits linguistiques de tous – les francophones comme les anglophones. Notre diversité est une force.
Nous avons soutenu des projets qui valorisent la culture québécoise et garantissent aux communautés d’expression anglaise un accès équitable aux services essentiels. Nous allons renforcer Radio-Canada/CBC comme pilier d’un journalisme fiable et indépendant. Nous offrons un appui accru aux médias francophones et autochtones afin de contrer la désinformation et préserver notre identité culturelle. Alors que certains attaquent nos institutions canadiennes et québécoises à la manière de Trump, les libéraux les défendront.
- Quatre ans plus tard, de nombreux citoyens, y compris des communautés autochtones, sont toujours préoccupés par le projet de mégadépotoir nucléaire à Chalk River. Que ferez-vous pour soutenir vos concitoyens en aval?
Le projet de dépotoir nucléaire à Chalk River soulève des inquiétudes légitimes, notamment pour les communautés en aval de la rivière des Outaouais. Le gouvernement libéral encadre strictement l’industrie nucléaire au Canada, avec des normes parmi les plus rigoureuses au monde. On s’assurera que toute décision respecte ces standards et repose sur des preuves scientifiques solides, dans une transparence totale avec les communautés concernées. La transition énergétique est cruciale, mais elle ne doit jamais se faire au détriment de la sécurité de nos concitoyens et de notre environnement.
Alice Grondin
Bloc Québécois (BQ)
- Tout le monde est préoccupé par les tarifs douaniers et l'escalade des tensions économiques avec les États-Unis. Comment pensez-vous que cela affectera la région de l'Outaouais et la circonscription de Hull–Aylmer, et que pourrait faire le gouvernement fédéral pour en atténuer l'impact?
Le Bloc Québécois propose plusieurs solutions:
- Une subvention salariale pour empêcher les pertes d’emplois;
- Le dépôt prioritaire d’un projet de loi pour obliger le fédéral à acheter local;
- Un projet de loi pour obliger le fédéral à inclure une délégation québécoise dans les négociations de traités et accords commerciaux, à obtenir l’aval du Québec avant de négocier quoi que ce soit qui se trouve dans les champs de compétence du Québec et à soumettre le texte préliminaire des traités à un vote en Chambre avant la ratification;
- Du soutien au pouvoir d’achat des aînés, incluant la hausse de la pension de vieillesse des 65 à 74 ans;
- L’adoption accélérée d’un projet de loi de protection de la gestion de l’offre;
- Des mesures pour encourager l’achat local en soutenant les petits commerçants et les consommateurs;
- Soutien à la diversification économique de nos entreprises;
- Une politique structurante de l’aérospatiale avec des retombées économiques garanties au Québec;
- Un vaste chantier de modernisation des infrastructures de transport en commun incluant des retombées au Québec et de la fabrication québécoise;
- Des garanties de prêts pour l’industrie forestière;
- Un plan d’action pour favoriser la 2e et la 3e transformation du bois assortie d’un budget conséquent;
- Une charte du bois fédérale : loi obligeant Ottawa à privilégier le recours aux produits du bois dans la construction et la rénovation d’immeubles;
La protection de la culture et le maintien de la taxation des géants du Web.
- Compte tenu de la flambée du prix des loyers, comment utiliserez-vous les ressources fédérales et les pouvoirs réglementaires pour alléger ce fardeau pour vos électeurs?
Le fédéral se doit d’adapter/moduler sa définition de « logement abordable » afin qu’il finance enfin la construction de logements réellement abordables selon les marchés des différentes régions.
Le Bloc Québécois :
- Travaillera à augmenter, grâce aux transferts fédéraux sans condition et à l’arrimage des programmes, la proportion de logements hors marché à 20 %;
- Proposera l’augmentation et l’indexation du seuil des coûts de rénovation permis par porte pour les HLM sous convention afin de faire en sorte que des rénovations majeures puissent aussi être effectuées en cours de route et que les projets puissent s’autofinancer lorsque la convention se termine;
- Enrayer le phénomène des « flips » immobiliers en allongeant à deux ans la période durant laquelle un propriétaire doit conserver une propriété pour bénéficier de l’exemption de gain en capital sur les profits de la vente, sauf exception.
Le principal problème d’accès à la propriété, c’est la mise de fonds. Le BQ proposera, lors de la présente campagne, une nouvelle mesure très intéressante pour tenter d’amenuir cet obstacle tout en abolissant la TPS pour les premiers acheteurs sur les mêmes services afférents à l'achat d'une première maison.
- Le gouvernement fédéral a aboli la taxe carbone pour les consommateurs, tandis que le Québec a conservé la sienne. Par quoi votre gouvernement remplacera-t-il cette taxe pour que nous puissions atteindre notre objectif de réduction des émissions de carbone?
Le BQ proposera d’imposer une taxe sur les profits démesurés des compagnies pétrolières et gazières, dont les revenus seront directement réinvestis dans l’adaptation aux changements climatiques, afin de compenser les dommages dont ces compagnies sont responsables. Si le reste du Canada et les autres partis fédéraux acceptent de ne pas abandonner le principe du pollueur-payeur, ils ne devraient pas abandonner la tarification du carbone. Le BQ défendra la tarification du carbone partout au Canada, tout en réitérant l’invitation du Québec aux autres provinces à se joindre au système de plafonnement et d’échange de droits d’émission du Québec avec la Californie et l’État de Washington.
L’abandon libéral de la tarification du carbone à l’extérieur du Québec est une menace à l’avantage comparatif du Québec, alors qu’il importe d'intensifier nos liens commerciaux avec des partenaires fiables procurant un environnement prévisible. L’abandon actuel de la politique climatique par le Canada est une nuisance aux efforts du Québec de diversifier ses marchés d'exportation, notamment en Europe, pour contrer les effets négatifs de l'administration Trump. Au nom de la justice climatique et de la réussite de la lutte aux changements climatiques, le BQ est disposé à être solidaire des travailleurs de l’Ouest : mais pas au prix du financement des pétrolières canadiennes avec l’argent des Québécois.
- Bien que les soins de santé relèvent de la compétence provinciale, comment croyez-vous que le gouvernement fédéral devrait remédier à l'incapacité de la province à fournir ce service essentiel à vos électeurs de la région de l'Outaouais?
Nous savons que l’Outaouais, tout particulièrement, se trouve dans une situation difficile du fait de sa proximité avec l’Ontario, ce qui aggrave la pénurie de professionnels de santé et l’accès aux soins. Cependant, il ne faut pas oublier que, tant que persistera l’enjeu du déséquilibre fiscal entre le fédéral et le Québec, nous ne pourrons avoir un système de santé qui sera à la hauteur des attentes des patients et qui offre des conditions enviables pour ses travailleuses et ses travailleurs.
Le BQ a toujours prôné une hausse des transferts fédéraux en santé. Le Bloc rappelle qu’à l’origine, le partage des coûts de santé était de 50/50, il est désormais de l’ordre 23 % pour le fédéral. Le Québec et les provinces ont demandé que la contribution du fédéral soit haussée de façon à atteindre 35 % des coûts de système, une demande que le BQ a formulée à plusieurs reprises au parlement.
- Compte tenu du paysage culturel unique du Québec et de son engagement en faveur du bilinguisme, comment allez-vous renforcer ces accords et défendre les droits des minorités à leur culture et à leurs médias distincts au sein de la province?
Le BQ a défendu le principe en vertu duquel les Québécois d’expression anglaise ont des besoins différents de ceux des communautés francophones en situation minoritaire, en raison de l’usage prédominant de l’anglais au Canada et à l’échelle de l’Amérique du Nord. Un des nouveaux objets de la Loi sur les langues officielles est de favoriser l’existence d’un foyer francophone majoritaire dans un Québec où l’avenir du français est assuré.
Le BQ est le seul parti politique agissant sur la scène politique fédérale qui a fait sienne l’entièreté des positions officielles de l’État québécois en matière de langues officielles au niveau fédéral. Le BQ rappelle que l’État du Québec est le maître d’œuvre de la politique linguistique sur l’ensemble du territoire du Québec et nous affirmons la préséance de la Charte de la langue française du Québec sur la loi fédérale des langues officielles. Par ailleurs, la politique linguistique québécoise assure le respect des droits et la prise en considération de la situation, des enjeux et des besoins réels des Québécois d’expression anglaise.
Le BQ est un défenseur de la culture et soutient le financement public des médias. Nous nous opposerons à toutes les tentatives de coupes budgétaires dans la radiodiffusion publique. Il est évident que des changements législatifs et réglementaires significatifs devront être envisagés afin d’assurer l’avenir du diffuseur public. C’est la seule manière de protéger les réseaux de CBC et Radio-Canada de futurs gouvernements qui entretiendraient l’ambition de les démanteler.
- Quatre ans plus tard, de nombreux citoyens, y compris des communautés autochtones, sont toujours préoccupés par le projet de mégadépotoir nucléaire à Chalk River. Que ferez-vous pour soutenir vos concitoyens en aval?
En septembre 2024, le chef du BQ avait uni sa voix à celles du chef de la Première Nation de Kebaowek, Lance Haymond, du chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, et de nombreux leaders autochtones, afin d’appeler Ottawa à la raison.
Le BQ a dénoncé ce projet qui met en péril la santé du fleuve Saint-Laurent et, par conséquent, l’approvisionnement en eau potable de millions de citoyens. Nous avons déposé un mémoire à la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) et étions aux côtés de la Première Nation de Kebaowek pour qu’elle puisse se faire entendre et mettre un terme à ce projet insensé. Nous continuerons à lutter pour qu’un tel projet ne voie jamais le jour.
Selon nous, le risque est réel et majeur : on parle ici d’une immense fosse de déchets radioactifs d’un million de mètres cubes, à moins d’un kilomètre d’un affluent du fleuve Saint-Laurent. La Cour fédérale a rendu deux décisions au cours des dernières semaines qui démontrent le manque de rigueur dans la conception du projet de Chalk River. Le BQ va poursuivre sa lutte pour qu'une alternative soit mise de l'avant par la CCSN.
Pascale Matecki
Nouveau Parti Démocratique (NPD)
- Tout le monde est préoccupé par les tarifs douaniers et l'escalade des tensions économiques avec les États-Unis. Comment pensez-vous que cela affectera la région de l'Outaouais et la circonscription de Hull–Aylmer, et que pourrait faire le gouvernement fédéral pour en atténuer l'impact?
Les tensions économiques vont frapper fort les travailleurs et les familles – ici comme ailleurs. Chez nous, les effets les plus évidents viendront du comportement du principal employeur de la région : le gouvernement fédéral. Les libéraux et les conservateurs veulent réduire la taille de la fonction publique et sabrer dans les services. Or, en temps de crise, ce n’est pas le temps de couper.
Le NPD souhaite bâtir une économie qui privilégie les travailleurs plutôt que les PDG de grandes entreprises. C'est ainsi que nous construirons une économie plus forte, plus juste et plus résiliente, non seulement pour faire face à la crise commerciale, mais aussi pour le long terme. Notre plan comprend notamment :
- Une stratégie « Acheter et produire au Canada » afin d’encourager la production locale, soutenir les agriculteurs et les entreprises d’ici en valorisant l’achat local dans les appels d’offres fédéraux;
- Un investissement massif dans nos infrastructures publiques – il s’agit ici d’investir dans notre richesse commune, le logement abordable, les routes et dans le maintien de bons emplois dans notre région;
- Un renforcement de l’assurance-emploi pour soutenir rapidement les travailleurs des secteurs vulnérables;
- Un plan pour s’attaquer aux milliardaires, avec des impôts et un arrêt aux paradis fiscaux pour financer nos programmes et infrastructures.
En bref, il nous faut un plan audacieux pour faire face aux menaces qui planent, tout en protégeant les personnes qui seront les plus durement touchées par la crise.
- Compte tenu de la flambée du prix des loyers, comment utiliserez-vous les ressources fédérales et les pouvoirs réglementaires pour alléger ce fardeau pour vos électeurs?
Votez pour moi dans Hull–Aylmer et je vous assure qu’avec le NPD, nous ferons face à la crise en construisant plus de logements, plus rapidement, et à des prix plus abordables. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui me poussent à me battre avec le NPD. C’est le seul parti qui propose des solutions réelles à un problème d’envergure – j’en avais discuté avec Jagmeet en octobre dernier, après la parution de mon texte d’opinion dans Le Devoir.
Je suis outrée des plans des libéraux et des conservateurs qui ne s'opposent jamais aux grands propriétaires immobiliers. Carney, en tant que grand patron de Brookfield, a gonflé les poches de milliardaires en investissant dans la spéculation immobilière. De son côté, Poilièvre a un plan conçu pour profiter aux propriétaires d'entreprises.
Le NPD propose d’utiliser 100 % des terrains fédéraux disponibles pour bâtir du logement social et/ou abordable, et d’investir pour l’achat de nouveaux terrains fédéraux. D’ailleurs, dans la région, les terrains et bâtiments de la maison McConnell et de l’ancien couvent des Servantes de Jésus-Marie sont déjà visés par les plans du NPD pour du logement 100 % abordable, à échelle humaine et tout en respectant l’histoire et les besoins de la communauté.
Le Canada de nos rêves à nous, les néo-démocrates, offre un logement adéquat à chacun. Il faut mettre fin aux rénovictions, instaurer un contrôle national des loyers et aider les premiers acheteurs à réaliser leur rêve.
- Le gouvernement fédéral a aboli la taxe carbone pour les consommateurs, tandis que le Québec a conservé la sienne. Par quoi votre gouvernement remplacera-t-il cette taxe pour que nous puissions atteindre notre objectif de réduction des émissions de carbone?
La crise climatique, nous la vivons déjà dans la région avec les feux de forêt, les inondations, les chaleurs et les froids extrêmes. Notre qualité de vie, et celle des générations futures, dans ce pays et sur cette planète, doit être au cœur de toutes nos décisions collectives.
On le sait, les conservateurs veulent tout abolir. Comme si la crise n’existe pas. Les libéraux ne sont guère mieux : bien qu’ils reconnaissent la gravité de la crise actuelle, ils ne veulent pas prendre le taureau par les cornes. Au NPD, ce que l’on veut, c’est de faire payer les vrais pollueurs, et non les citoyens.
Pour atteindre notre objectif de réduction d’émissions, le NPD remplacera la taxe carbone par d’autres solutions bien plus percutantes : abolir les subventions accordées aux sociétés pétrolières (les libéraux en ont versé pour 12 milliards de dollars!), taxer les profits excessifs de l'industrie des combustibles fossiles, offrir des subventions pour des rénovations écoénergétiques, investir dans le transport collectif et investir dans l’énergie verte et la formation de ces emplois. De bons emplois syndiqués dans un monde à émissions nettes nulles, c’est essentiel pour préparer l’avenir de nos enfants et de leurs enfants.
Notre plan est ambitieux, mais il est à la hauteur de la crise actuelle. Il est également concret et réalisable, mais surtout, il fait porter le fardeau de la crise climatique aux géants pollueurs.
- Bien que les soins de santé relèvent de la compétence provinciale, comment croyez-vous que le gouvernement fédéral devrait remédier à l'incapacité de la province à fournir ce service essentiel à vos électeurs de la région de l'Outaouais?
L’une des raisons pour lesquelles j’ai décidé de me lancer dans ces élections sous la bannière du NPD, c’est parce que j’ai étudié les mouvements sociaux à travers le Canada, des années 1950 à aujourd’hui. Ce que l’histoire nous raconte, c’est que le NPD a toujours été du bon côté de l’histoire. En effet, les néo-démocrates ont mis en place un système de santé publique dans ce pays. Durant les deux dernières années, le NPD de Jagmeet Singh a fait pression sur les libéraux pour obtenir une couverture des soins dentaires ainsi que la gratuité des médicaments pour diabétiques et des moyens contraceptifs.
Partout au Canada, les premiers ministres conservateurs introduisent un dangereux système de santé à but lucratif. Les libéraux ont fait l'éloge de cette « innovation ». Pierre Poilievre a applaudi cette privatisation à l'américaine : quand il était ministre, son gouvernement a réduit les transferts fédéraux en santé de 43,5 milliards de dollars et aboli des programmes de santé clés pour les Autochtones. Qu’arrivera-t-il à notre système, qui est déjà très mal en point?
Dans cette campagne, en plus de continuer à se battre pour élargir la couverture des soins dentaires, le NPD a proposé d’augmenter le transfert en santé comme moyen de garantir à chaque Canadien l’accès à un médecin de famille, ainsi que d’investir dans les soins à domicile et de longue durée.
- Compte tenu du paysage culturel unique du Québec et de son engagement en faveur du bilinguisme, comment allez-vous renforcer ces accords et défendre les droits des minorités à leur culture et à leurs médias distincts au sein de la province?
Le Canada est un magnifique pays et les néo-démocrates veulent continuer de bâtir un pays où il y a plus d’égalité, de justice et de possibilités pour tous. Nous célébrons notre diversité canadienne, les traditions et les aspirations de tous les peuples de notre pays. Nous croyons en un modèle d’intégration basé sur la solidarité et les échanges harmonieux entre les différentes cultures.
La volonté affirmée de Pierre Poilievre de définancer complètement les services anglais CBC/Radio-Canada sera dévastatrice, culturellement, pour la minorité de langue officielle au Québec. Les libéraux sont trop timides pour contrer les géants du Web, comme Meta, qui bloquent le contenu des médias canadiens, menacent leurs employés et paralysent leur accès à leurs communautés locales.
Un gouvernement néo-démocrate investira dans la vitalité de nos communautés de langue officielle en situation minoritaire et protégera l’épanouissement de cultures autochtones vibrantes – parce que c’est nécessaire, essentiel même, pour assurer la pérennité de l'identité canadienne.
- Quatre ans plus tard, de nombreux citoyens, y compris des communautés autochtones, sont toujours préoccupés par le projet de mégadépotoir nucléaire à Chalk River. Que ferez-vous pour soutenir vos concitoyens en aval?
Ce projet, sans exagérer, est une inquiétude pour la vie de la rivière. Une inquiétude aussi pour toutes les formes de vie en aval, y compris à Gatineau, Ottawa et Montréal. La députée Laurel Collins a exprimé haut et fort l’opposition du NPD à ce projet. Notre parti continue de travailler en coalition avec les Premières Nations (voisines des Laboratoires Nucléaires Canadiens à Chalk River), les syndicats, les groupes écologistes et les organisations citoyennes qui contestent le projet d’installation de gestion des déchets près de la surface, c.-à-d. la construction d’un monticule gazonné contenant un million de mètres cubes de déchets radioactifs – à moins d'un kilomètre de la rivière des Outaouais.
Le projet a été initié suivant la signature d’un contrat en 2015 par le gouvernement conservateur de Stephen Harper. Le gouvernement libéral qui a suivi n’a pas suspendu le projet malgré l’accumulation de contestations judiciaires.
L’opposition du NPD à ce projet est valide en droit. En février, la Cour fédérale a donné raison à la Première Nation de Kebaowek en statuant que son « consentement préalable, libre et éclairé » n’avait pas été obtenu à l’égard du projet.
Frédéric Morin-Paquette
Parti vert du Canada (PVC)
- Tout le monde est préoccupé par les tarifs douaniers et l'escalade des tensions économiques avec les États-Unis. Comment pensez-vous que cela affectera la région de l'Outaouais et la circonscription de Hull–Aylmer, et que pourrait faire le gouvernement fédéral pour en atténuer l'impact?
Il est évident que la situation sera difficile à court terme pour les résidents quant à la consommation de certains biens transformés aux États-Unis. Notre population a déjà pris de bonnes habitudes en achetant localement. Quant aux pertes d’emploi, elles ne devraient pas être les plus drastiques, contrairement à d’autres régions du Québec qui sont plus industrielles.
Propositions du PVC :
- Élargir l’accessibilité des produits issus de l’agriculture, notamment en éliminant tous tarifs interprovinciaux. Je considère qu’il est primordial d’agir de sorte que notre pays soit souverain économiquement et que les petites entreprises puissent continuer de prospérer avec une aide gouvernementale supplémentaire;
- Les prix de certains aliments présents dans la grande distribution doivent être plafonnés pour que la population puisse manger sans se ruiner;
- Il est nécessaire d’aider nos entreprises québécoises à subir les contrecoups de la hausse des tarifs américains, dans tous les secteurs touchés, avec des allocations d’urgence le cas échéant, mais toujours en complémentarité avec les autres paliers de gouvernement;
- Un gouvernement vert pourrait également aider à plus de justice socio-économique, en s’appuyant sur le modèle coopératif, de manière à réduire les inégalités de revenus (revenu minimum), d’imposition (élargissement des sources), d’accès au logement abordable ou pour collaborer à la réduction des barrières interprovinciales;
- Un programme de financement pour soutenir les entreprises locales, dans tous les secteurs, afin de raccourcir les circuits de distribution et de favoriser une économie circulaire, surtout pour les produits essentiels (l’ouverture d’une épicerie indépendante sur la promenade du Portage est une excellente chose).
- Compte tenu de la flambée du prix des loyers, comment utiliserez-vous les ressources fédérales et les pouvoirs réglementaires pour alléger ce fardeau pour vos électeurs?
- Continuer et accroître les programmes de construction publics de logement abordable, mais en versant les subventions, non pas aux constructeurs (sans qu’ils changent les prix), mais aux citoyens, notamment pour l’achat d’un premier logement ; Encourager la construction de maisons usinées à bas prix construites avec nos ressources canadiennes, en particulier pour les premiers acheteurs;
- Céder des terrains fédéraux non utilisés;
- Réglementer de manière plus exacte ce qu’est un logement abordable en évitant d’indexer sa valeur sur le prix actuel du marché, qui ne fait que nourrir l’inflation;
- Empêcher les sociétés d’acheter des habitations et éliminer les avantages fiscaux injustes des fonds de placement immobilier (FPI);
- Aider au développement des coopératives d’habitation, pour les aider à augmenter leurs revenus par rapport aux marchés locatifs. De plus, le coût de la vie augmente sans cesse depuis les dix dernières années. Nous commettons la même erreur en réélisant les Libéraux, qui manquent de leadership en magasinant des votes sans s’engager à long terme. Le manque de logements n’est pas l’unique cause à cette crise : il faut s’attarder à leurs coûts aussi!
- Le gouvernement fédéral a aboli la taxe carbone pour les consommateurs, tandis que le Québec a conservé la sienne. Par quoi votre gouvernement remplacera-t-il cette taxe pour que nous puissions atteindre notre objectif de réduction des émissions de carbone?
Le principe de pollueur-payeur devrait être respecté dans notre pays.
- Un gouvernement vert soutiendrait la décarbonation et l’électrification du transport par des subventions aux entreprises et aux particuliers notamment;
- En 2022, le gouvernement Trudeau a subventionné à hauteur de plus de 20 milliards de dollars les énergies fossiles. Ce montant n’inclut même pas les investissements fédéraux dans le domaine, comme l’achat, la réparation et l’agrandissement, pour 30,9 milliards de dollars, du pipeline Transmountain. Ce sont donc plusieurs milliards de dollars provenant des contribuables qui sont utilisés pour soutenir l'industrie qui est responsable du réchauffement climatique;
- Il s’agit également d’offrir des possibilités de reconversion professionnelle aux travailleurs de ce secteur par l’intermédiaire d’allocations à la reconversion professionnelle directement payées aux citoyens grâce aux économies faites par la réduction des subventions;
- Un gouvernement vert éliminerait progressivement les subventions et déductions fiscales des entreprises pétrolières et gazières et investirait cet argent dans les énergies propres, jusqu’à ce qu’elles aient disparu en 2035;
- Le PVC propose d’établir une grille électrique pancanadienne, qui relierait toutes les provinces, d’un océan à l’autre;
- L’énergie utilisée pour le transport terrestre et le déplacement des avions représente une source importante d’émission de gaz à effet de serre. C’est pourquoi nous proposons de rendre les aéroports du Québec carboneutres d’ici 2035;
- Au Québec, nous avons la chance d’avoir une grande expertise en matière de véhicules routiers lourds électriques, de même qu’un secteur aéronautique de pointe. Il est donc crucial d’investir dans la recherche afin de décarboniser ces secteurs.
- Bien que les soins de santé relèvent de la compétence provinciale, comment croyez-vous que le gouvernement fédéral devrait remédier à l'incapacité de la province à fournir ce service essentiel à vos électeurs de la région de l'Outaouais?
D’abord, rappelons-nous que la constitution garantit un partage des compétences et à moins de changer la constitution, le gouvernement fédéral se doit de respecter cela. La péréquation est le meilleur moyen d’aider au financement de la santé dans chaque province. Cela étant dit, un gouvernement vert subventionnerait la construction d’un hôpital et en garantissant des navettes accessibles dans l’éventualité qu’un tramway soit construit. Le centre Asticou est déjà ciblé pour cette construction et la population est découragée par rapport aux transports en commun actuels. Le Parti vert s’engage ainsi à accélérer les services.
Je reconnais que les besoins se feront de plus en plus présents, notamment face aux problèmes de santé liés à la crise climatique. Les jeunes vivront beaucoup de problèmes, tels que ceux provoqués par la baisse de la qualité de l’air occasionnée des incendies de forêt.
Alors, il faut que les médicaments soient plus accessibles. Ce ne sont pas les personnes les plus fortunées qui doivent avoir accès plus facilement aux soins. Le gouvernement fédéral peut réglementer les prix des médicaments à leur arrivée sur le territoire canadien. Prendre soin de notre population est au cœur de notre mission.
- Compte tenu du paysage culturel unique du Québec et de son engagement en faveur du bilinguisme, comment allez-vous renforcer ces accords et défendre les droits des minorités à leur culture et à leurs médias distincts au sein de la province?
Le Parti vert est le seul parti qui a le bilinguisme inscrit dans sa constitution. Nous reconnaissons entièrement le statut du Québec comme nation distincte au sein du Canada. Nous reconnaissons ainsi le droit aux Québécois de décider ensemble de leur avenir politique et constitutionnel, y compris le choix de faire du français la seule langue officielle au Québec, à travers leur assemblée nationale démocratiquement élue.
J’ai enseigné dans une école internationale française promouvant le bilinguisme à North Vancouver. Je suis alors porté à utiliser les deux langues naturellement et même faire des parallèles pour qu’on les parle bien. Là-bas, j’ai trouvé que les anglophones faisaient part d’une belle ouverture face à la langue de Miron et elle est considérée comme un atout ailleurs au Canada. Un gouvernement fédéral vert subventionnerait les médias locaux et la presse bilingue ainsi que les initiatives culturelles qui vont dans le sens d’un plus grand et véritable bilinguisme.
Les minorités au Québec doivent considérer des mesures qui seront jugées prochainement par la Cour Suprême, comme la loi 21. Une transition historique s’opère à ce niveau, mais c’est une continuité de la Révolution tranquille. Au Québec, on valorise des milieux de travail neutres, sans promotion d’une quelconque religion. D’ailleurs, chaque citoyen doit respecter la Charte des droits et libertés, qui protège notre société du libre choix dans sa vie personnelle. Alors, il faut aussi adhérer aux principes jugés constitutionnels et tourner la page sur les disputes acrimonieuses pour vivre en harmonie.
- Quatre ans plus tard, de nombreux citoyens, y compris des communautés autochtones, sont toujours préoccupés par le projet de mégadépotoir nucléaire à Chalk River. Que ferez-vous pour soutenir vos concitoyens en aval?
Chalk River est un projet extrêmement inquiétant, étant donné que ce mégadépotoir est à proximité de la rivière des Outaouais et sa contamination affecte(rait) le quotidien de millions de personnes, et non seulement les Premières Nations. D’ailleurs, on se demande bien comment on a pu écarter à ce point les Premières Nations du processus décisionnel.
- À la mi-mars, la Cour fédérale a reconnu qu’Ottawa avait fait « erreur » en accordant un permis pour les espèces en péril au projet de dépotoir nucléaire de Chalk River. La Commission canadienne de sûreté nucléaire aurait dû étudier d’autres emplacements.
- Dernièrement, la Première Nation de Kebaowek et des citoyens ont contesté devant les tribunaux l’octroi par le gouvernement fédéral d’un permis autorisant à « blesser accidentellement », « harceler » et « tuer » trois espèces en péril dans le cadre de la construction du dépotoir;
- Le réacteur nucléaire de Chalk River a pourtant été fermé en 2018, ce qui a mis un terme à la production commerciale de tels isotopes, mais il faut reconstruire ce dépotoir le plus loin possible de la rivière. Et on ne peut pas attendre une décennie de plus pour sécuriser ces déchets nucléaires;
- Le Parti vert s’engage à faire de notre environnement une priorité pour bien le préserver, et même le regénérer!
Alexandre Deschênes
Parti Marxiste-Léniniste du Canada
- Tout le monde est préoccupé par les tarifs douaniers et les tensions économiques accrues avec les États-Unis. Comment pensez-vous que cela affectera spécifiquement l'Outaouais et la MRC de Pontiac et comment le gouvernement fédéral peut-il aider à minimiser ses effets ici ?
Ça va fragiliser encore plus les secteurs de la population qui ont de la difficulté. C'est les travailleurs et travailleuses qui en paient le prix. Nous avons besoin d'un renouveau démocratique pour que le peuple puisse prendre plein contrôle de son économie,atteindre la souveraineté alimentaire, culturelle etc. Nous devons compter sur nos propres forces. C'est seulement ainsi que les humeurs du gouvernement étasunien.
- Le logement étant devenu extrêmement cher ; comment utiliserez-vous les ressources fédérales et les pouvoirs réglementaires pour alléger la charge qui pèse sur vos électeurs ?
Nous devons voir le logement comme il est. Un besoin fondamental, donc un droit et s'assurer que celui-ci est respecté. Il faut arrêter de subventionner les multinationales et mettre cet argent dans les services sociaux tel que le logement. Il faut aussi retirer le logement des mains du marché. Personne ne devrait avoir la crainte de se retrouver à la rue ou pire, d'y être déjà.
- Le gouvernement fédéral a supprimé la taxe carbone pour les consommateurs, même si le Québec a maintenu la sienne. Par quoi votre gouvernement remplacera-t-il cette taxe pour que nous puissions atteindre notre objectif de réduction des émissions de carbone?
Humanisons l'environnement social et naturel. On ne peut s'attendre que les oligarques qui tirent les ficelles fassent attention à l'environnement naturel quand il prend son prochain comme une marchandise. Nationalisation des ressources et planification économique selon les besoins réelles et non dans le but d'engranger le profit maximum.
- Bien que la santé soit une compétence provinciale, comment voyez-vous le
gouvernement fédéral réparer les échecs de la province à fournir ce service essentiel à vos électeurs de l'Outaouais ?
Quelqu'un qui a besoin de service en santé n'a pas à subir les dédales de ce qui relève de quel palier. Les travailleurs et travailleuses de la santé sont à même de proposer un système de soin réellement public. Donc permettre à ceux ci de prendre part au décision et ce, à tous les niveaux de paliers gouvernementaux. C'est la seule façon de garantir une vision cohérente et à long terme pour sortir d'un principe électoraliste.