LETTRE
Réponse à l'éditorial du 18 mars 2015
La Ville de Gatineau est un modèle de transparence par la diffusion en direct de ses comités pléniers, ses caucus préparatoires, son comité exécutif ainsi que ses conseils municipaux. Tout de même, lorsque confronté à des situations ayant trait à des dossiers judiciarisés, de ressources humaines ou d’ordre stratégique, il va de soi que nous devons être vigilant en nous dotant de mécanismes qui permettent de protéger les intérêts des intervenants ciblés par nos discussions.
Malgré cela, dans votre éditorial du 18 mars dernier, Mme Lily Ryan semble remettre en question la capacité des membres du conseil de représenter publiquement les intérêts des citoyens de la Ville de façon adéquate.
Qui plus est, l’éditorial d’apparence propagandiste qui tente d’encenser un élu au détriment des autres valorise la volonté de briser le respect du huis clos et semble sous-entendre une certaine manigance du conseil au détriment des citoyens. À titre de président du conseil, je souhaite donc faire quelques mises au point afin de corriger certains éléments.
Les citoyens nous ont donné leur confiance par un vote démocratique et nous devons leur faire honneur dans la gestion des dossiers de la Ville. L’apprentissage sera tout de même parsemé d’obstacles, de décisions toutes importantes où l’on doit faire preuve de jugement. Tout le travail d’un conseil municipal est basé sur deux principes essentiels : la déontologie et l’éthique.
En termes de déontologie, nous avons accepté, lors de notre assermentation, de respecter les règles définissant nos devoirs et nos obligations qui nous sont imposés à titre de conseiller. Ainsi, ces règles s’appliquent de manière identique à tous les membres du conseil.
En matière d’éthique, il s’agit essentiellement d’assumer nos responsabilités dans l’intérêt public de façon professionnelle, tout en faisant preuve de vigilance et de discernement. L’élu est ainsi invité à réfléchir sur les valeurs qui motivent son action et à choisir, sur cette base, la conduite qu’il juge la plus appropriée. Je suis fier de constater que les membres de notre conseil favorisent majoritairement les échanges productifs, représentatifs et transparents, dans le respect de l’autre. Voilà, de l’avis d’un citoyen, le type de conseiller que je veux et dont j’ai besoin!
Dans ce contexte, il faut savoir que les membres du conseil jouent un rôle de législateur par l’élaboration et l’adoption de politiques, de réglementations et d’orientations stratégiques. Pour ce faire, nous devons donc dépasser notre rôle de représentant des citoyens et considérer l’intérêt général de la communauté et, par conséquent, de la Ville, puisque nous sommes aussi représentants de cette importante corporation.
Je partage donc l’avis de Mme Ryan lorsqu’elle affirme l’importance de faire preuve d’incrédulité. Ce type de manifestation permet à l’élu de s’assurer d’appuyer des résolutions en connaissance de cause et de poser les bonnes questions. Par contre, lorsque le niveau d’incrédulité remet en question la bonne foi de l’ensemble des collègues siégeant à la table du conseil ainsi que l’ensemble des règles établies, j’y vois plutôt la recherche de conspiration.
Daniel Champagne,
Conseiller municipal
District du Versant