ÉDITORIAL
Rétrospective 2016
Comment préférez-vous ce bilan? Avec des notes A, B, C sur nos représentants provinciaux et fédéraux, à la manière des chroniqueurs politiques? Avec force chiffres et résumés, à la manière de L’État du monde? Ou plus modestement avec un récapitulatif des événements-clefs, à l’échelle de Gatineau?
Bon, comme vous voulez… Mondialement, la récession continue, dont le plus sûr indice est la croissance chinoise qui stagne inlassablement en dessous des 10 % depuis 2008, et même des 8 % depuis 2012, pendant que nous nous gargarisons ici lorsqu’elle atteint 2 % (dernier pic : 3,4 % en 2010); la guerre de civilisation et de religion qui sévit sur plusieurs continents n’est pas prête de s’arrêter; les grands ensembles sont malmenés, l’Union européenne, l’ALENA ou l’ONU, pour ne citer qu’eux, sont remis en cause ou discrédités; nous n’atteindrons jamais les cibles déterminées par les accords de Paris, à moins d’une révolution verte dont notre 1 % (élites sociales, économique et politique) ne veut pas en vérité; le populisme gagne partout, Trump en est le plus bel exemple qui pourrait contribuer à aggraver sensiblement la situation si personne ne l’« impeach », il est une catastrophe ambulante; cependant, j’avoue qu’avoir Trudeau à la place de Harper me laisse un peu d’espoir et, plus près de chez nous, le maire Pedneau-Jobin, me semble très convenable, si je regarde un peu en arrière depuis mon arrivée en 2005.
Justement, le budget 2017 de notre ville! Au programme : une hausse des impôts fonciers contenue à moins de 3 %, dont 1,9 % revient à l’inflation (augmentation annuelle des prix à la consommation); un plus grand contrôle des dépenses, grâce à des économies dans l’administration (meilleure organisation? Gel des salaires? Mise à pied ou départ à la retraite non remplacés?); des services « bonifiés » (selon la mairie), y compris dans la culture et les sports, surtout ces derniers, à hauteur de 400 000 $ — et notre bibliothèque à Aylmer? ; le classique investissement dans les infrastructures, qui prouve une fois de plus que la doctrine libérale ambiante s’accommode très bien d’un gouvernement, fût-ce local, qui sort de sa mission régalienne (monnaie et sécurité) et qui injecte de l’argent public pour maintenir l’activité économique; et pour finir, de l’« innovation », afin de diversifier les revenus de la ville, en augmentant les tarifs de parco, comme si nous n’avions pas le droit de stationner dans la ville où nous habitons! Bref, un modèle de saines habitudes de gestion, cette ville-là!
Mais avez-vous lu quelque part les expressions « indices de bonheur » ou « place des femmes dans la société »? Non, parce que de ce point de vue là, je dirais que c’est moins rose, particulièrement au conseil municipal de Gatineau et au conseil des ministres libéral de M. Couillard (30 % de femmes dans les deux cas); c’est mieux au fédéral : la moitié des ministres sont des femmes, mais rarement aux postes-clefs. Dans les grandes entreprises? ne demandez même pas! Et dans le monde du travail en général? Selon l’Organisation internationale du travail, depuis 20 ans, il n’y a tout simplement aucune amélioration : elles sont les premières victimes du sous-emploi, de la sous-rémunération et de la précarité. Les textes légaux se sont multipliés pour les protéger, mais pas les bonnes pratiques…
Alors, 2017, année de la femme ou de l’égalité entre les sexes? Non : année du tourisme. Vous avez bien lu. Alors, profitez de votre séjour dans le sud, et bonne année 2017!