LETTRE
Remplacement des frênes par des espèces non indigènes
J’ai été très heureux de lire dans le Bulletin d’Aylmer du 1er aout dernier que la Ville de Gatineau remplacera les 36 000 frênes anéantis par une espèce envahissante, l’agrile du frêne. Enfin une bonne nouvelle pour l’environnement! Cependant, après lecture complète de l’information donnée, je constate que la Ville a décidé, décision de toute évidence non basée sur la science, de dépenser 2,36 millions de dollars pour planter 3 espèces d’arbres non présents naturellement ni en Ontario ou au Québec.
L’Union internationale pour la conservation de la nature a déterminé que les espèces envahissantes constituent la deuxième menace la plus importante pour la biodiversité, après la perte d’habitat. Dans leurs nouveaux environnements, les espèces envahissantes peuvent devenir des prédateurs, des concurrents, et/ou attirer des parasites et des maladies à nos plantes/arbres et à notre faune indigène. Nous venons de voir cela avec l’agrile du frêne!
Il ne fait aucun doute que ces 3 espèces sélectionnées ont de merveilleuses qualités ornementales. Le ginkgo est originaire d’Asie et produit des fruits très nauséabonds avec des graines toxiques pour l’homme si elles ne sont pas manipulées correctement. Le févier d’Amérique, originaire du centre des États-Unis, est un plante envahissante causant des problèmes environnementaux et économiques majeurs dans les régions agricoles de l’Australie. L’orme de Homestead, un hybride des ormes sibériens et américains, n’est pas très tolérant à la chaleur et de nombreuses plantations ont récemment été remplacées par d’autres arbres dans des pays tels que la Hollande.
Bien que les espèces sélectionnées par la ville de Gatineau puissent, au bout du compte, être inoffensives, je me demande pourquoi nous ne plantons pas des espèces indigènes pouvant fournir de la nourriture et un habitat à nos pollinisateurs et à d’autres espèces sauvages. Le secteur d’Aylmer possède déjà de magnifiques arbres indigènes, tels que le noyer noir, le chêne rouge et l’érable rouge et à sucre, qui bordent ses rues. Ne serait-il pas agréable que la prochaine génération, nos jeunes, puisse profiter de ces arbres indigènes et de la faune qui leur est associée? Enfin, il ne fait aucun doute que, pour la ville, planter des espèces indigènes sera plus économique que les espèces « exotiques», contribuant ainsi à économiser l’argent des contribuables pour résoudre d’autres problèmes environnementaux.
Michael Wong
Aylmer