Survie des médias : une commission parlementaire est
en cours à Québec
Une commission parlementaire sur l’avenir des médias d’information se déroule présentement à Québec, et ce, jusqu’à vendredi. Durant les cinq jours de travail, 36 intervenants du milieu vont présenter leurs solutions pour remédier à la crise des médias. Prévue depuis novembre 2018, cette rencontre arrive à point en ces temps d’urgence pour l’information écrite.
Démarrée lundi, la commission réunit notamment la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), Le Devoir, Cogeco Média, Télé-Québec, La Presse, Radio-Canada et Groupes Capitales Médias ,qui vient de recevoir 5 millions du gouvernement afin de survivre jusqu’à la fin de l’année.
Mardi, on a entendu la directrice générale de l’Association des journaux régionaux du Québec, Sylvie Goneau. Le Bulletin d’Aylmer fait partie de ce groupe. Comme solutions, elle propose entre autres de revoir la taxe sur le recyclage soumis aux journaux. Le coût par tonne de papier est passé de 23 $ à 242 $ entre 2010 à 2019.
« On est considéré au même titre qu’une canne de pois vide. », lance-t-elle. « Le journal joue un plus grand rôle que ça dans la communauté, ce n’est pas juste une ordure à mettre à la poubelle. C’est un outil démocratique qui informe la population. »
Mme Goneau veut aussi modifier le modèle d’affaires entre les journaux francophones et anglophones communautaires. Les journaux communautaires anglophones sont principalement à but lucratif, au contraire des journaux francophones.
« Il y a une discrimination quand le gouvernement aide les journaux communautaires. », enchaîne la directrice. « Les journaux anglophones ne peuvent pas recevoir le même soutien que ceux francophones. »
Son intervention inclura aussi les annonces d’avis publics du gouvernement et leur place. Ces messages de l’État apportent un revenu important aux médias écrits.
Une lueur d’espoir
Mme Goneau se soucie beaucoup du sort des petits journaux et son association se sent impuissante face à la situation.
« C’est toujours préoccupant quand on voit des journaux fermer et quand on voit des communautés complètes qui cessent d’être informées, car elles n’ont plus de médias locaux. Chez QCNA, on se sent souvent sans pouvoir devant les décisions gouvernementales. Aujourd’hui, c’est l’occasion de présenter à la commission des solutions qui semblent favorables. On nous donne finalement l’occasion de pouvoir nous prononcer, d’expliquer la situation et d’offrir des pistes de solution au gouvernement. »
« Les communautés anglophones sont souvent isolées. » poursuit-elle. « Les nouvelles locales sont souvent la seule solution qu’elles ont pour se brancher à la communauté et aux autres personnes qui partagent leur culture et leur langue. Quand on voit un journal communautaire anglophone fermer, on peut être assuré qu’on vient d’attister complètement une partie de la population locale. »
Par contre, elle pense que l’État peut remédier à la situation. « J’ai vu le gouvernement Legault bouger très rapidement sur plusieurs points, donc je crois sincèrement qu’il a la capacité de pouvoir faire une différence à court et à long termes. »
L’Association des journaux régionaux du Québec a été fondée en 1995 et regroupe des journaux anglophones et bilingues.