ÉDITORIAL
Transparence et démocratie
Incroyable! J’ai visionné pour la première fois une séance du conseil municipal de Gatineau. C’est disponible en ligne en différé. Vous le saviez peut-être, moi je le découvre. Convenons que c’est un outil important de ce que nous appelons la transparence en démocratie. Dans la Grèce antique, à Athènes, la démocratie était directe. On la cite souvent comme une référence. Cependant, il faut savoir que seuls les citoyens, donc les mâles libres de 20 ans ou plus de parents athéniens (à l’exclusion des mineurs, des étrangers, des esclaves et des femmes), donc seuls ces hommes-là avaient le droit de vote. En revanche, n’étant pas très nombreux, ils se réunissaient dans l’agora, sur la place publique au centre d’Athènes, et après que chaque intervenant avait fait son discours, ils votaient à main levée. La majorité de mains levées gagnait. Simple, efficace, immédiat… et transparent : on savait qui était pour ou contre une proposition. C’était la démocratie directe.
Aujourd’hui, nous vivons dans une démocratie représentative ou indirecte. Et si l’on désire que perdure ce « système politique, [cette] forme de gouvernement dans lequel la souveraineté émane du peuple » (dictionnaire Larousse), alors évi-demment, la représentativité et la transparence en sont des principes majeurs.
Ainsi nos députés fédéraux prennent-ils le temps, le papier et l’argent pour nous envoyer une rétroaction régulière sur leurs actions politiques? Bon, nous savons tous que c’est également pour s’assurer que nous savons qu’ils n’ont tout de même pas été élus pour dormir sur les bancs du parlement! Mais, je tends à croire qu’ils le font avec plaisir, parce qu’ils croient en ce qu’ils font, tout simplement. En ce qui concerne nos députés provinciaux (André Fortin, Maryse Gaudreault, Stéphanie Vallée et Marc Carrière), je dirais que c’est plus opaque; ils ne nous tiennent pas au courant. On pourrait croire qu’ils assument que c’est à nous de faire l’effort de nous informer, en écoutant les informations ou en visionnant les séances du parlement québécois (sur le site de l’Assemblée nationale), comme je le fais avec notre gouvernement municipal. Ou, sont-ils déjà trop occupés avec leur charge de travail au gouvernement? En tout cas, je ne crois pas que les séances hebdomadaires du conseil des ministres (ou « conseil exécutif ») du Québec soient filmées… Dommage! Tout ce que j’ai pu trouver sur le site du gouvernement, ce sont les résultats des actions, les annonces ou les rencontres extérieures; donc un chapelet d’évènements qui relève plus de la publicité que de l’explication, selon moi.
Bref, nous pouvons être fiers de notre petite grande ville, qui au-delà de la discussion autour de la fusion/défusion, du développement urbain apparemment chaotique, des problèmes de transport, etc., reste en partie « le modèle de demain qui est déjà le modèle d’aujourd’hui » (dixit le maire Pedneaud-Jobin lui-même) en ce qui a trait à la transparence des décisions. D’ailleurs, au chapitre de la place des femmes aux postes exécutifs les plus élevés; pensez à mesdames Lajoie, Proulx, Bélisle ou Thiffeault, respectivement à la tête de la ville de Gatineau, de la Chambre de commerce, de Tourisme Outaouais et de la STO. Je sais que je suis un peu hors sujet, mais je ne pouvais vous quitter sans évoquer la Journée internationale de la femme. Gatineau sera même partenaire de la Fédération canadienne des municipalités pour la mise en place du programme « Voies plurielles » afin de faire participer davantage les femmes habituellement margina-lisées, les autochtones, les migrantes notamment, à la politique municipale. Alors, tout est (presque) pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, n’est-ce pas?