ÉDITORIAL
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu’il avait prédit hier ne s’est pas produit aujourd’hui. »
(Laurence Peter)
J’ai souri à la lecture de la nouvelle dans la section Économie du Devoir : « La finance a son rôle à jouer dans la transition écologique ». Heureux de l’apprendre! C’était pas un peu évident? Ah! non, parce que l’argent va habituellement là où les lobbys sont les plus forts, par exemple dans les hydrocarbures… D’ailleurs, le gouvernement Trudeau montre l’exemple avec son milliard et demi de dollars de subventions directes aux compagnies, et le rachat (et l’utilisation) d’un pipeline pour 7 autres milliards. Avec nos impôts. Le Groupe d’experts sur la finance durable l’affirme : « Ça y est, les changements climatiques constituent officiellement une source de risque. », donc doivent entrer dans les logarithmes qui permettent aux experts financiers d’investir adéquatement… Rassurez-vous, ce n’est pas pour sauver l’humanité ou protéger notre planète, mais pour des raisons économiques, afin que le système tourne mieux et que chacun puisse continuer à faire de l’argent. Ça y est, vous l’avez compris, l’économie, c’est important. Principal thème de campagne pour la plupart des partis depuis des lustres, ce concept inhérent imprègne nos vies professionnelles autant que personnelles. L’économie est au cœur de notre vie.
Le mot vient du grec, il désigne la manière (l’art) de bien administrer une maison, de gérer ses biens personnels, puis, par extension, les biens professionnels et d’un État… et, aujourd’hui, pourquoi pas du monde? Pensez aux organismes internationaux tels le Fonds Monétaire International, l’Organisation mondiale du Commerce, etc. L’économie est devenue une science sociale au XXe siècle qui étudie de manière la plus rationnelle possible (avec force courbes, taux, fonctions, tableaux et statistiques) la production, la répartition et la consommation des richesses de nos sociétés. Je dis « nos », mais je pourrais tout aussi bien utiliser le singulier” L’économie mondiale est régie par une seule et même école de pensée (ou dogme) : le libéralisme économique, auquel même la Chine communiste s’est convertie, qu’on le veuille ou non. Ce véritable dogme repose sur plusieurs lois, l’offre et la demande et la rentabilité notamment. Cette dernière consiste, dans le cas d’un produit, à prendre une matière première, la transformer – une ou plusieurs fois – pour en faire un produit qui sera mis en marché pour le plus grand bien des consommateurs, en vue de réaliser un maximum de profits pour un minimum de coûts (le bénéfice). En ce qui concerne les services, je dirais qu’il s’agit de convaincre du fait qu’un service est essentiel et de le vendre au meilleur prix, considérant le nombre d’heures qu’il a fallu pour le réaliser, éventuellement selon la qualité dudit service.
En ce qiui concerne le gouvernement caquiste, nous savons que c’est son cheval de bataille depuis le début. Combien de fois François Legault s’est-il targué d’être lui-même un entrepreneur, comme si diriger un état équivalait à diriger une entreprise? Combien de fois s’est-il vanté d’avoir la meilleure équipe économique? Ce qui semble vrai, au vu de ses résultats actuels… d’après les critères du libéralisme économique, en tout cas (PIB, croissance, chômage, etc.). Surtout évitons les questions de pouvoir d’achat, de répartition de la richesse ou de la fierté de contribuer à la société. Quid du bonheur?