LETTRE
Un oiseau emblème a besoin d’aide
Le Rapport du 40e anniversaire de l’Inventaire canadien des Plongeons huards (ICPH) qui vient d’être publié indique que la productivité – le nombre d’oisillons élevés jusqu’à l’envol – de l’espèce (Gavia immer) subit un mystérieux déclin.
Depuis 1981, des milliers de citoyens scientifiques bénévoles surveillent les huards sur des lacs dans tout le sud du Canada et nous envoient leurs données. Sur la base des données qui leur sont fournies, des scientifiques d’Oiseaux Canada ont constaté que le nombre de petits huards élevés jusqu’à leur émancipation (ce qu’on appelle la productivité) a fortement diminué dans tout le sud du pays au cours des 30 dernières années.
Partout en Amérique du Nord, les chercheurs ont pu tester l'influence de plus d'une douzaine de facteurs grâce aux quantités massives des données de l’ICPH recueillies dans le cadre de la plus grande étude de ce type réalisée à ce jour. Ces facteurs comprennent les pluies acides, la contamination par le mercure présent dans les poissons, l’aménagement des rives, la navigation de plaisance, le risque de prédation de la part de Pygargues à tête blanche, la compétition avec les Cormorans à aigrettes pour l’accès aux poissons-proies et des variables météorologiques.
Des bénévoles seront nécessaires pour poursuivre ce travail. Il existe d’autres façons d’améliorer la situation : réduire le plus possible les sillages des bateaux, utiliser des agrès de pêche sans plomb, disposer correctement des lignes à pêche, réduire notre empreinte de carbone et conserver des plantes indigènes de milieux humides sur les bords des plans d’eau pour assurer la protection des oisillons et fournir un habitat aux poissons-proies des huards.
Patrick Nadeau, président, Oiseaux Canada
Port Rowan, ON